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L’armée américaine préparerait des plans d’intervention au Nigeria après un ordre de Donald Trump

- Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique a élaboré trois plans d’intervention gradués pour le Nigeria — léger, moyen et lourd — et les a soumis à l’état-major interarmées du Pentagone, selon le New York Times

Mevlüt Özkan  | 06.11.2025 - Mıse À Jour : 06.11.2025
L’armée américaine préparerait des plans d’intervention au Nigeria après un ordre de Donald Trump

Istanbul

AA / Istanbul / Mevlut Ozkan

L’armée américaine aurait préparé plusieurs options en vue d’une possible intervention au Nigeria, après que le président Donald Trump a ordonné une action pour « protéger les chrétiens » des attaques menées par des groupes terroristes, ont rapporté plusieurs médias.

Selon des responsables du département de la Défense cités par le New York Times, le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a élaboré trois plans d’intervention de niveaux différents — léger, moyen et lourd — soumis à l’état-major interarmées du Pentagone.

Cette évolution survient après un message publié samedi par Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, dans lequel il a menacé de suspendre toute aide américaine au Nigeria si le gouvernement de ce pays « continue de permettre le massacre de chrétiens ». Le président américain a ajouté que les États-Unis pourraient « entrer dans ce pays déshonoré, armes à la main » et a demandé au Pentagone de « se préparer à une possible action ».

Le plan « léger » envisagerait des opérations menées avec le soutien des forces américaines et du département d’État pour appuyer l’armée nigériane contre Boko Haram et d’autres groupes armés. L’option « moyenne » inclurait des frappes de drones contre des camps ou convois de combattants, mais poserait des difficultés logistiques et diplomatiques, les États-Unis n’ayant plus de base proche depuis leur retrait du Niger. Le plan « lourd », enfin, impliquerait le déploiement d’un groupe aéronaval et de moyens de frappe à longue portée, bien que les responsables aient précisé qu’une telle opération ne constitue pas, à ce stade, une priorité de sécurité nationale.

Des sources militaires ont souligné que les forces américaines auraient peu de chances de mettre fin à l’insurrection qui sévit depuis des décennies au Nigeria, à moins d’une campagne de type Irak ou Afghanistan — une hypothèse jugée irréaliste. « Ce serait un fiasco », a estimé le général de division à la retraite Paul D. Eaton, notant qu’aucun soutien public ou politique réel ne semble exister pour une guerre terrestre de grande ampleur. Toute frappe aérienne américaine, a-t-il ajouté, ne provoquerait probablement guère plus qu’un « effet de choc », comparé à « frapper un oreiller ».

Le Nigeria fait face à une insécurité multiforme liée à la présence de groupes terroristes tels que Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), de milices ethniques comme les Indigenous People of Biafra (IPOB), ainsi qu’à des conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs sur fond de tensions économiques et sociales.

D’après l’organisation américaine Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED), 1 923 attaques contre des civils ont été recensées cette année au Nigeria, dont seulement 50 ciblant spécifiquement des chrétiens. ACLED précise que si certains groupes justifient leurs violences par un discours « anti-chrétien », les attaques touchent en réalité sans distinction l’ensemble des communautés.


*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore

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