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L’ancien porte-parole du Département d’État américain admet qu’Israël a commis des crimes de guerre à Gaza

- "Je ne pense pas qu'il s'agit d'un génocide mais Israël a sans aucun doute commis des crimes de guerres", a déclaré Matthew Miller.

Hakan Çopur  | 02.06.2025 - Mıse À Jour : 03.06.2025
L’ancien porte-parole du Département d’État américain admet qu’Israël a commis des crimes de guerre à Gaza

Washington DC

AA / Washington

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un génocide, mais Israël a sans aucun doute commis des crimes de guerre », a déclaré Matthew Miller, ancien porte-parole du Département d’État américain, à propos du génocide en cours à Gaza.

Invité d’une émission diffusée sur la chaîne britannique Sky News, Matthew Miller, qui a occupé ce poste sous la présidence de Joe Biden, s’est exprimé sur la politique américaine envers Israël et Gaza.

Interrogé sur la question d’un génocide à Gaza — où plus de 54 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, et où la population civile est confrontée à un risque de famine — Miller a estimé qu’il ne s’agissait pas d’un génocide, tout en affirmant que des crimes de guerre ont "sans aucun doute" été commis.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un génocide, mais Israël a sans aucun doute commis des crimes de guerre », a-t-il insisté.

L’ancien porte-parole s'est également exprimé sur l’absence de responsabilité des soldats israéliens impliqués dans les massacres à Gaza, soulignant que la politique de l’administration israélienne s’inscrit dans cette même logique. Selon lui, ce refus de rendre des comptes constitue un problème majeur.

Reconnaissant les contraintes liées à son ancien rôle, Miller a précisé qu’il ne pouvait pas exprimer d’opinions personnelles lorsqu’il était porte-parole : « Quand vous êtes au pupitre, vous n’exprimez pas votre opinion personnelle, mais les positions officielles du gouvernement des États-Unis. »

Matthew Miller a également reconnu que les États-Unis auraient dû exercer à certains moments, une pression plus forte et plus rapide sur Israël pour qu’il cesse ses attaques.

« Quand je repense à la période allant de fin mai (2024) à mi-janvier (2025), durant laquelle des milliers de civils palestiniens innocents, qui ne souhaitaient pas cette guerre et n’avaient aucun lien avec elle, ont été tués, je me demande toujours : aurions-nous pu faire plus pour contraindre Israël à accepter un cessez-le-feu ? Probablement, il y a eu des moments où cela aurait été possible », a-t-il déclaré.

L’administration Biden avait fait face à de vives critiques, tant aux États-Unis qu’à l’international, durant son mandat, pour son soutien inconditionnel à Israël depuis le début du conflit.

L’ancien secrétaire d’État Antony Blinken avait présenté au Congrès un rapport justifiant l’usage des armes américaines « conformément au droit international » par Israël , légitimant ainsi la poursuite des livraisons d’armes à ce pays.

Cette décision de l'administration Biden avait suscité de nombreuses réactions aux Etats-Unis et dans le monde entier.

​​​​​​​* traduit du turc par Ayse Betul Akcesme

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