
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a commenté avec ironie la flottille en route pour Gaza, composée d’une cinquantaine de bateaux et portée par la Coalition de la Flottille de la Liberté.
Lors d’une intervention sur Radio J ce mercredi, il a affirmé que cette initiative relevait avant tout d’« un acte de média » pour des « politiciens de troisième degré en quête de visibilité », estimant qu’il s’agissait davantage d’une « croisière de plaisir » que d’une véritable mission humanitaire. Il a ajouté : « Je leur souhaite bonne chance, en tout cas, de se maintenir en vie ». L'ambassadeur a inscrit ces déclarations dans le contexte climatique méditerranéen, notamment en automne.
Cette déclaration intervient alors que plusieurs navires ont quitté les côtes européennes début septembre pour tenter de briser le blocus maritime imposé par Israël à Gaza. En juin dernier, le voilier Madleen, transportant notamment l’activiste Greta Thunberg et l’eurodéputée française Rima Hassan, avait déjà été intercepté par la marine israélienne et dérouté vers Ashdod, suscitant de vives critiques internationales.
La nouvelle expédition entend reprendre le flambeau, mais elle se heurte à une opposition frontale des autorités israéliennes, qui qualifient ces actions de provocations politiques. Les organisateurs, eux, défendent une initiative destinée à attirer l’attention mondiale sur la crise humanitaire à Gaza, particulièrement dans le contexte du blocus de l’enclave, mis en place par Israël.
Pour rappel, selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, en Palestine, plus de 63 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide s'est effondré.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.