L’Algérie demande le « rapatriement immédiat » de 15 agents français affectés à l'ambassade de France
- La demande algérienne a été transmise au chargé d'affaires de l'ambassade de France à Alger, reçu ce dimanche au siège du ministère algérien des Affaires étrangères

Algeria
AA/Alger/Aksil Ouali
Les autorités algériennes ont demandé au chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie, reçu ce dimanche au siège du ministère des Affaires étrangère, le « rapatriement immédiat » de quinze agents français, objet d'affectations « irrégulières ».
Selon l'agence Algérie presse service (APS / Officielle), citant « des sources informées », cette convocation du diplomate français « serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie ».
Sur la période récente, a rapporté la même source, « il aurait été constaté par les services compétents algériens l’affectation de pas moins de quinze agents français devant assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur ».
Ces agents, titulaires auparavant de passeports de service, a précisé la même source, « se sont vu accorder des passeports diplomatiques pour faciliter davantage leur entrée en Algérie ». Cette liste, a ajouté la même source, « incluait deux agents relevant du ministère français de l’Intérieur et devant manifestement suppléer partiellement à ceux qui ont été récemment déclarés persona non grata ».
Ces affectations « irrégulières » sont intervenues alors même que « des ressortissants algériens titulaires de passeports diplomatiques se sont vu refuser l’accès au territoire français et que deux consuls généraux nommés aux postes de Paris et de Marseille et sept autres consuls attendent toujours de recevoir l’accréditation des autorités françaises depuis plus de cinq mois ».
Vendredi dernier, les autorités algériennes ont expulsé « deux agents de la DGSI française » qui se sont présentés à l'aéroport d’Alger munis de passeports diplomatiques.
Les relations entre les deux pays se sont dégradées durant l'été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024.
L’emprisonnement, en novembre 2024, de l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, a compliqué davantage la situation, tout comme le refoulement de migrants en situation irrégulière visés par des obligations de quitter le territoire français, dont l'influenceur algérien Doualemn.
Ces deux affaires ont suscité la colère de plusieurs ministres français, dont Bruno Retailleau (Intérieur) et Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères) qui menaçaient de recourir au « rapport de force ».
Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l’accès au territoire français de certains responsables algériens pour « défendre les intérêts des Français ».
Un début d'apaisement est ensuite intervenu avec l'appel téléphonique Macron-Tebboune, à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, fin mars, suivi d'une visite à Alger du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril courant, marquant « une nouvelle phase dans une relation d’égal à égal » entre la France et l’Algérie.
Reçu par le chef de l'État algérien, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient « décidé de tourner la page ». Toutefois, l'arrestation d'un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la présumée tentative d’enlèvement de l’opposant algérien « Amir DZ », a suscité la colère d'Alger qui n'a pas tardé à exprimer sa contestation auprès de l'ambassadeur de France à Alger, considérant que l'arrestation d'un cadre consulaire à Paris est venue « torpiller » les récents progrès diplomatiques entre les deux pays.
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