Politique, Monde

L’aide publique au développement recule en 2024, une première depuis cinq ans

– L’OCDE signale une baisse de 7,1 % de l’aide internationale, tirée par le repli de l’aide à l’Ukraine et des dépenses liées aux réfugiés

Ümit Dönmez  | 16.04.2025 - Mıse À Jour : 16.04.2025
L’aide publique au développement recule en 2024, une première depuis cinq ans

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

L’aide publique au développement (APD) a diminué en 2024 pour la première fois depuis cinq ans, selon les données préliminaires publiées ce mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Par voie d’un communiqué, l’OCDE indique que l’APD fournie par les membres de son Comité d’aide au développement (CAD) s’est établie à 212,1 milliards de dollars, soit 0,33 % de leur revenu national brut combiné. Cela représente une baisse de 7,1 % en termes réels par rapport à 2023. Cette contraction s’explique par une réduction des contributions aux organisations internationales, une baisse de l’aide à l’Ukraine, un recul de l’aide humanitaire, ainsi qu’une diminution des dépenses d’accueil des réfugiés.

Le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, a souligné que « les pressions pesant sur le financement du développement et la croissance des pays en développement ne cessent de s’accentuer », plaidant pour une aide plus efficace afin d’accompagner les investissements prioritaires et la protection des populations vulnérables.

L’Ukraine, qui avait bénéficié d’un fort soutien international ces deux dernières années, a vu son aide nette reculer de 16,7 %, s’élevant à 15,5 milliards de dollars, soit 7,4 % du total. Dans le même temps, l’aide humanitaire globale a chuté de 9,6 %, pour atteindre 24,2 milliards de dollars, tandis que les dépenses liées aux réfugiés dans les pays donneurs ont décru de 17,3 %, pour un total de 27,8 milliards de dollars.

Cinq pays ont consacré plus d’un quart de leur APD à l’accueil des réfugiés sur leur sol en 2024, une proportion en baisse mais qui reste significative. Le président du CAD de l’OCDE, Carsten Staur, a regretté ce repli : « C’est d’autant plus préoccupant que certains des principaux donneurs ont annoncé que de nouvelles baisses, assez substantielles, auraient lieu au cours des années à venir. »

Les États-Unis demeurent les principaux contributeurs, avec 63,3 milliards de dollars (30 % de l’APD totale des membres du CAD), devant l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et la France. Seuls quatre pays ont atteint ou dépassé l’objectif de 0,7 % du RNB fixé par l’ONU : le Danemark, le Luxembourg, la Norvège et la Suède.

L’Afrique subsaharienne, principale zone bénéficiaire de l’APD, a reçu 36 milliards de dollars, en baisse de 2 % par rapport à 2023. Les pays les moins avancés (PMA) ont reçu 35 milliards de dollars, en recul de 3 %.

Dans son communiqué, l'OCDE ne précise pas le montant de l'aide apportée au Porche-Orient en 2024, notamment à la Palestine, ni son évolution par rapport à l'année précédente.

Alors que les besoins restent criants dans de nombreuses régions du monde, l’OCDE appelle à concentrer les ressources disponibles sur les zones les plus fragiles et à améliorer la mobilisation d’autres sources de financement. Cette tendance à la baisse pourrait, à terme, compromettre les objectifs de développement durable et accentuer les inégalités mondiales, à moins d’un sursaut des pays donateurs dans les années à venir.

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