L'État français condamné pour avoir masqué des slogans féministes lors d'une visite de Darmanin
- Le juge des référés a estimé qu'en "l'absence de toute menace à l'ordre public", la décision de procéder à l'occultation de la vitrine constituait "une décision illégale d'atteinte à la liberté d'expression".

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L'État français a été condamné, lundi, pour avoir masqué des slogans féministes sur la vitrine d'une librairie, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Nice (Alpes-Maritimes).
Selon l'information rapportée ce mardi par Franceinfo, le juge des référés a estimé qu'en "l'absence de toute menace à l'ordre public", la décision de procéder à l'occultation de la vitrine constituait "une décision illégale d'atteinte à la liberté d'expression".
L'État français a, ainsi, été condamné à verser aux requérantes une provision de 1 000 euros pour leur préjudice moral et commercial. Selon l'avocate des gérantes de la librairie, cette "somme n'est qu'une provision en attendant le jugement sur le fond".
Pour rappel, le 9 décembre 2022, Gérald Darmanin avait effectué une visite au futur hôtel de police de Nice. À cette occasion, des policiers avaient recouvert d'un drap noir la vitrine de la librairie « Les Parleuses » avec l'objectif de dissimuler des slogans hostiles au ministre. "Victimes on vous croit. Violeurs on vous voit", "Qui sème l'impunité récolte la colère", pouvait-on notamment lire sur cette vitrine, en référence à des accusations portées à l'encontre de Gérald Darmanin.
Dans une affiche également présente sur la devanture, on pouvait également lire "Sophie, on te croit", en référence à Sophie Patterson-Spatz, qui accuse de viol Gérald Darmanin depuis 2017. Des faits formellement démentis par le ministre.