Kenya : 1 mort et 17 blessés lors de manifestations un an après les émeutes anti-taxes de 2024
- Le gouvernement ordonne l’arrêt de la couverture en direct par les médias audiovisuels, selon des sources locales

Istanbul
AA / Istanbul / Mevlut Ozkan
Une personne a été tuée et au moins 17 autres blessées mercredi au Kenya, lors de manifestations nationales marquant le premier anniversaire des violentes protestations anti-taxes de 2024, rapportent les médias locaux.
Au moins 10 personnes, dont une policière blessée à la tête, ont été transportées à l’hôpital national Kenyatta, dans la capitale Nairobi, selon la chaîne locale Citizen.
Dans le comté de Machakos, une personne a été tuée par balle et au moins sept autres ont été hospitalisées dans la ville de Matuu après avoir été touchées par des tirs.
La police a eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau pour disperser les manifestants.
L’Autorité des communications du pays a ordonné à toutes les chaînes de télévision et de radio de cesser la diffusion en direct des rassemblements, sous peine de sanctions réglementaires.
Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers le pays pour marquer le premier anniversaire des manifestations spectaculaires contre le projet de loi de finances, le 25 juin 2024, qui avaient conduit à l’envahissement du Parlement, des tirs policiers, et à plus de 60 morts.
Le gouvernement du président William Ruto avait alors été fortement critiqué pour sa gestion de la crise qui avait également entraîné d’importants dégâts matériels.
Les autorités ont, par la suite reconnu des morts et des disparitions liées aux troubles. En juillet, Ruto a dissous presque l’ensemble de son gouvernement, ne maintenant en poste que le Premier secrétaire Musalia Mudavadi, et s’est engagé à former un « gouvernement élargi ».
Déclenchées par la colère populaire face à la hausse du coût de la vie et aux politiques fiscales de Ruto, les manifestations dans des villes comme Nairobi, Kisumu ou Mombasa comptent parmi les plus violentes. D’abord centrées sur des revendications économiques, elles se sont transformées en appels à la démission du président, provoquant de vastes destructions.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba