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Karagoz: Un cliché est un langage pour comprendre une société, saisir l’état du monde et le raconter

- Le directeur général d'Anadolu s'est exprimé lors du vernissage de la première exposition des "Istanbul Photo Awards 2025" à Ankara, la capitale turque

Abdullah Sarica, Büşranur Keskinkılıç, Buğrahan Ayhan  | 09.07.2025 - Mıse À Jour : 09.07.2025
Karagoz: Un cliché est un langage pour comprendre une société, saisir l’état du monde et le raconter

Ankara

AA/Ankara

Serdar Karagoz, président du conseil d’administration et directeur général d'Anadolu (AA), a assuré que chaque cliché à valeur documentaire n’est pas seulement une image, mais un langage pour comprendre une société, saisir l’état du monde et le raconter.

Le vernissage de la première exposition des "Istanbul Photo Awards 2025", concours international de photographie de presse organisé par Anadolu (AA), s’est tenue mardi à CSO Ada Ankara, la capitale turque, en présence de Serdar Karagoz.

Dans son discours, Karagoz a souligné que chaque photo exposée est un "narrateur silencieux" d’émotions et de témoignages, reflétant des événements mondiaux.

"Les Istanbul Photo Awards démontrent une fois de plus que chaque cliché à valeur documentaire n’est pas seulement une image, mais un langage pour comprendre une société, saisir l’état du monde et le raconter", a-t-il souligné.

Il a annoncé que la photographie "Gaza-Deir al-Balah" du Palestinien Saeed Jaras, montrant des parents enlacés aux corps de leurs enfants tués dans des frappes israéliennes, a été désignée "Photo de l’année".

Karagoz a déploré que, comme en 2024, les images de 2025 continuent de refléter "la douleur, les larmes et la violence", marquant l’absence de changement dans les crises mondiales.

"Cela montre qu’il n’y a pas eu de changement dans les événements politiques et les drames les plus douloureux du monde. En tant que journalistes, reporters et photographes, nous consignons l’histoire. Malheureusement, entre 2024 et 2025, il n’y a pas de grande différence. La douleur, les larmes, le chagrin, les génocides, le sang et la violence, qui ont marqué 2024, continuent hélas de dominer 2025", a-t-il regretté.


- "Les images remplacent la réalité et construisent du sens"

Karagoz a souligné que chaque photographe, en capturant des histoires humaines, des guerres, des crises, des catastrophes naturelles ou des récits personnels, de Gaza à l’Ukraine, de Damas à New York, dialogue avec l’histoire.

"Les Istanbul Photo Awards rappellent une vérité : chaque cliché documentaire n’est pas seulement une image, mais un langage pour comprendre une société, saisir l’état du monde et le raconter. Aujourd’hui, Les images remplacent la réalité et construisent du sens. Les opinions façonnées par ces images modèlent la vérité. La vérité est reconstruite à l’ombre des représentations. À ce titre, les photographies ne sont plus seulement des documents, mais une force qui construit du sens. Comme le disent les théoriciens de la communication, les médias ne se contentent pas de transmettre l’information, ils façonnent aussi notre manière de voir le monde", a-t-il expliqué, citant des clichés emblématiques comme ceux de la guerre du Vietnam ou de Gaza.

Il a ajouté que des plateformes comme les Istanbul Photo Awards ne se limitent pas à une production artistique ou esthétique, mais portent également la responsabilité de la mémoire collective et des représentations médiatiques, appuyés par l’archive de 13 millions d’images, incluant 100 000 photos de la guerre en Syrie, 150 000 du conflit Russie-Ukraine et 3 000 du conflit Iran-Israël.

"Nos contributions à l’histoire ne s’arrêtent pas là. Des milliers d’événements majeurs et des moments clés de dizaines de vies ont été enregistrés par Anadolu", a-t-il précisé.

- "Les productions d’environ 2 000 photographes évaluées"

Karagoz a indiqué que les Istanbul Photo Awards visent également à sensibiliser à la valeur du travail des photographes opérant dans des conditions difficiles.

"Depuis sa première édition, les Istanbul Photo Awards sont devenus une plateforme mondiale avec environ 20 000 photographes ayant soumis 206 000 photos. Cette année, le concours a attiré environ 22 000 images venant du monde entier, du Brésil au Népal, du Canada au Nigeria, et bien sûr de la Palestine au Japon. Notre jury international, composé d’experts, a examiné chaque photo avec soin, évaluant les instants capturés par environ 2 000 photographes dans 10 catégories différentes", a-t-il détaillé avant d’ajouter:

"Nous continuons à consigner l’histoire pour 2025. J’espère qu’en 2026, lors de l’exposition des Istanbul Photo Awards, nous pourrons présenter une exposition annonçant des développements positifs sur la scène internationale, dans un monde où l’on respire un peu mieux."

Un album des photographies primées a été offert aux participants. Parmi les invités figuraient le directeur général de la chaine publique TRT, Mehmet Zahid Sobaci, des responsables d’Anadolu, les ambassadeurs de Chine, du Panama et de Bosnie-Herzégovine à Ankara, ainsi que des universitaires et des figures du monde de la presse et de la photographie.

- Ouvert au public jusqu’au 20 juillet

L’exposition présente une sélection de 150 photographies, dont les œuvres primées, couvrant des événements marquants comme les attaques israéliennes à Gaza, les inondations en Afrique de l’Est, l’éruption volcanique en Islande, les Jeux olympiques de Paris 2024, la lutte des femmes afghanes, les prisonniers libérés de la prison de Sednaya, les surfeurs brésiliens face aux vagues ou les périples des migrants.

L’Istanbul Photo Awards 2025 est sponsorisé cette année par Turkcell pour la communication, l’événement bénéficie du soutien de l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) pour les activités internationales et de Turkish Airlines pour le transport partiel.

L’exposition restera ouverte au public jusqu’au 20 juillet.


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