AA/Le Caire

Une réunion ministérielle arabe, présidée par le Qatar, a appelé mardi à une action internationale contre les attaques israéliennes commises dans la ville occupée de Jérusalem.

L'Égypte et la Palestine ont dénoncé lors de cette réunion virtuelle l'échec des pays membres du Conseil de sécurité à s’accorder sur une déclaration commune concernant l'escalade de la situation particulièrement à la mosquée Al-Aqsa.

Plus tôt mardi, la réunion ministérielle d'urgence de la Ligue arabe a débuté virtuellement pour discuter des actions à entreprendre face aux attaques israéliennes perpétrées dans la ville de Jérusalem, au milieu des condamnations et des avertissements arabes soulignés dans les interventions des principaux interlocuteurs de ladite réunion.

Dans son discours, le cheikh Mohamed bin Abdulrahman al-Thani, ministre des Affaires étrangères du Qatar, a affirmé «la nécessité d'une décision unifiée des États membres, pour agir aux niveaux des institutions et des forums internationaux, afin de soutenir le peuple palestinien et arrêter les attaques israéliennes ».

Alors que le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Maliki, a affirmé que « le fait qu’Israël se sent au-dessus de toute responsabilité, l'a encouragé à s’aventurer pour clore complètement le dossier de Jérusalem », tout en dénonçant le « silence » de l'administration américaine à cet effet.

Et le ministre palestinien de poursuivre, « Ce que nous avons vu hier à la réunion du Conseil de sécurité, est une preuve irréfutable du parti pris onusien envers les administrations américaines », faisant référence à l'échec du Conseil de sécurité à se mettre d’accord sur une déclaration commune concernant la situation actuelle à Jérusalem occupée.

L'échec du Conseil de sécurité était dû « aux réserves émises par la délégation américaine concernant la publication de toute déclaration du Conseil » sous prétexte que cela « n'aidera pas à améliorer la situation actuelle à Jérusalem ».

Dans son allocution, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry a déclaré « Nous avons des frères à Jérusalem (...) qui mènent une bataille existentielle pour défendre leurs lieux saints et leurs maisons face aux nouvelles attaques israéliennes ».

Et Shoukry de préciser, «L'Égypte a intensifié ses efforts ces derniers jours, pour transmettre des messages à Israël et à tous les pays actifs et concernés... Cependant, nous n'avons pas trouvé d’écho nécessaire, et nous continuons à mener des contacts afin d’apaiser la tension à Jérusalem ».

« Nous avions espéré que le Conseil de sécurité prenne position lundi en publiant une déclaration reflétant sa prise de conscience de la gravité de ce qui se passe à Jérusalem, mais malheureusement, le Conseil s’est constamment soustrait à ses responsabilités, perdant ainsi toute crédibilité », a déploré le responsable égyptien.

À son tour, le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi, a affirmé qu’« Israël joue avec le feu (...) et la Jordanie prendra toutes les mesures nécessaires pour soutenir les frères palestiniens, protéger les lieux saints et préserver les droits du peuple palestinien ».

Badr ben Hamad Al Busaidi, ministre omanais des Affaires étrangères, a indiqué « que ce qui émane d’Israël « est une question qui nécessite une action décisive de la communauté internationale et du Conseil de sécurité », selon ce qui a été rapporté par l'agence de presse Omanaise.

De son côté, le chef de la diplomatie tunisienne, Othman Jerandi, a condamné l'escalade menée par les forces d'occupation israéliennes à Jérusalem, soulignant qu'elle «contrevient à toutes les résolutions et conventions internationales».

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, a déclaré que toutes les mesures et décisions israéliennes concernant la situation en Palestine sont considérées comme «nulles et non avenues », rapporte l'agence de presse officielle du Koweït.

Pour sa part, le Secrétaire général de la Ligue des États Arabes, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé que « le but de la réunion ministérielle d'aujourd'hui n'est pas seulement de condamner ce qui se passe à Jérusalem en général, mais de transmettre un message clair au monde entier selon lequel la situation en Palestine ne peut plus durer de cette manière ».

La ville occupée de Jérusalem connait depuis le début du mois de Ramadan, une escalade des attaques perpétrées par les forces de police et des colons israéliens, en particulier dans la région de «Bab al-Amoud», le quartier «Sheikh Jarrah», et autour de la mosquée Al-Aqsa.​​​​​​​

Depuis lundi, 26 Palestiniens ont été tués et près de 850 blessés, à la suite de l'agression israélienne permanente sur la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem occupée, selon le ministère palestinien de la Santé et le Croissant-Rouge palestinien.

*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail