Monde

Jordanie, Égypte et France : Les souffrances de Gaza sont "insupportables"

- Dans une tribune signée par le roi Abdallah II, le président Abdel Fattah El-Sissi et le président Emmanuel Macron, parue dans les quotidiens égyptien Al-Ahram, jordanien Al-Rai, français Le Monde et américain Washington Post

Mourad Belhaj  | 09.04.2024 - Mıse À Jour : 10.04.2024
Jordanie, Égypte et France : Les souffrances de Gaza sont "insupportables"

Tunisia

AA / Tunis /M. Belhaj

Les Chefs d'État de Jordanie, d'Égypte et de France, le Roi Abdallah II, et les Présidents Abdel Fattah El-Sissi et Emmanuel Macron ont déclaré, lundi, que les pertes humaines enregistrées à Gaza sont "insupportables", soulignant le "besoin urgent" d'un cessez-le-feu dans l'ensemble de l’enclave palestinienne assiégée.

C'est ce qui ressort de la tribune commune publiée par le journal jordanien Al-Rai, le journal égyptien Al-Ahram, le journal français Le Monde et le quotidien américain Washington Post.

Dans cette tribune, les trois dirigeants déclarent : "Aucune paix au Moyen-Orient ne pourra procéder du terrorisme, de la violence ou de la guerre. Elle résultera de la solution des deux Etats. C’est la seule option crédible pour garantir paix et sécurité pour tous".

"Le 25 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a finalement assumé ses responsabilités en exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Il s’agissait d’une étape cruciale, qui doit être mise en œuvre sans plus attendre", ont-ils ajouté.

Et les trois dirigeants de poursuivre : "Face au nombre intolérable de victimes, nous, chefs d’Etat de l’Egypte, de la France et de la Jordanie, demandons une mise en œuvre immédiate et inconditionnelle de la résolution 2 728 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous soulignons la nécessité urgente d’instaurer à Gaza un cessez-le-feu permanent".

"Nous insistons sur l’urgente nécessité de mettre en œuvre l’appel du Conseil de sécurité pour la libération immédiate de tous les otages (prisonniers israéliens détenus à Gaza, NDLR) et réaffirmons notre soutien aux négociations menées avec la médiation de l’Egypte, des Etats-Unis d’Amérique et du Qatar portant sur le cessez-le-feu, les otages et les prisonniers (palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, NDLR)", peut-on lire dans la tribune commune.

S’agissant de l’offensive que le gouvernement du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, persiste à vouloir lancer contre la villes de Rafah, au sud de la Bande de Gaza, ils ont déclaré : "Exhortant toutes les parties à respecter toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, nous mettons en garde contre les conséquences dangereuses d’une offensive israélienne à Rafah, où plus de 1,5 million de civils palestiniens ont trouvé refuge".

Et d’ajouter : "Une telle offensive ne fera qu’accroître les pertes humaines et les souffrances, aggraver le risque et les conséquences d’un déplacement forcé massif de la population de Gaza et entraîner une menace d’escalade dans la région".

"Nous réaffirmons notre égal respect de toutes les vies. Nous condamnons toutes les violations du droit international humanitaire, notamment tous les actes de violence et de terrorisme et les attaques indiscriminées contre les civils. La protection des civils est une obligation juridique fondamentale qui incombe à toutes les parties et constitue la pierre angulaire du droit international humanitaire. Il est absolument interdit d’y contrevenir", martèlent Abdallah II, Abdel Fattah El-Sissi et Emmanuel Macron dans leur tribune.

Des milliers d'Israéliens manifestent quotidiennement dans tout le pays, exigeant des élections anticipées, la démission du gouvernement de Benyamin Netanyahu et la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers.

Les familles des prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre dernier, accusent Netanyahu d'entraver les efforts visant à conclure un accord d'échange, faisant passer ses intérêts politiques avant toute autre considération.

Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis poursuivent leurs efforts dans le but de parvenir à un accord d'échange de prisonniers et à une deuxième trêve entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et Israël, après la première trêve d’une semaine conclue en décembre 2023 et qui s'est traduite par un échange de prisonniers et l'entrée d'une aide limitée dans la Bande de Gaza.

Tel-Aviv détient au moins 9 100 prisonniers palestiniens dans ses geôles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza est estimé à 134. Le Hamas a toutefois annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués lors des bombardements israéliens contre l’enclave assiégée.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza, depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 33 207 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 933 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, faisant planer le spectre de la famine sur la population de l'enclave, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour ''crime de génocide''. Dans une ordonnance rendue le 26 janvier 2024, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue le 28 mars 2024, la CIJ a exhorté Israël à prendre "sans délai" des mesures pour assurer "l'acheminement sans entrave" de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que "les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là".

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.