Italie : le parti "Italia Viva" de Renzi retire son soutien au gouvernement et déclenche une crise
- Après des mois de critiques adressées au Premier ministre Conte, les ministres de Renzi se retirent du gouvernement et font éclater la coalition au pouvoir

Roma
AA / Rome
L'ancien Premier ministre italien, Matteo Renzi, et son parti Italia Viva ont retiré leur soutien au gouvernement Italien, ouvrant la voie à une crise politique qui risque d'aggraver l'urgence sanitaire et économique à laquelle le pays est confronté en raison de la pandémie COVID-19.
Après des semaines de tensions croissantes avec le Premier ministre Giuseppe Conte, Renzi a annoncé le retrait de ses deux ministres et d'un sous-secrétaire du gouvernement, le privant ainsi de la majorité nécessaire au Parlement.
"Nous devons résoudre les problèmes, et non les cacher", a déclaré Renzi lors d'une conférence de presse très attendue mercredi, ajoutant que sa responsabilité était de "fournir des réponses au pays".
Les critiques de Renzi à l'encontre de Conte portent essentiellement sur son plan de dépenses de plus de 200 milliards d'euros (243 milliards de dollars) que l'UE a prévu de consacrer à la relance de l'économie italienne en difficulté.
Or, même si une nouvelle version du plan de relance économique - approuvée par le cabinet mardi soir - inclut certaines des demandes de Matteo Renzi, elle n'a pas permis d'éviter la rupture formelle au sein de la coalition.
Les deux autres forces qui soutiennent le gouvernement - le Mouvement Cinq Étoiles et le Parti démocratique de centre-gauche - avaient tenté, jusqu'à ces dernières heures, de négocier un éventuel accord à même d'éviter la chute du gouvernement.
Plus tôt dans la journée de mercredi, Conte a rencontré le président Sergio Mattarella, qui est le principal garant de la stabilité politique de l'Italie, pour l'informer des derniers développements.
Au cours de la réunion, le président a appelé tous les principaux partis politiques à mettre fin au plus vite à ce climat d'incertitude.
S'adressant aux journalistes après la réunion, Giuseppe Conte a déclaré qu'il espérait que la crise gouvernementale pouvait encore être évitée, car "les citoyens italiens ne le comprendraient pas".
Il a toutefois ajouté que "le gouvernement ne peut aller de l'avant qu'avec le soutien de toutes les forces de la majorité" et qu'une coalition solide était nécessaire.
Le Premier ministre doit maintenant décider de la prochaine étape. Il peut présenter sa démission au Président Mattarella et éventuellement obtenir un nouveau mandat pour voir s'il peut obtenir suffisamment de voix au Parlement pour former un nouveau gouvernement.
Si Conte ne parvient pas à réunir une nouvelle majorité, Mattarella mènera des consultations avec les autres partis afin de trouver une solution politique, qui pourrait inclure un gouvernement d'"unité nationale" élargi.
En raison de la crise sanitaire et économique actuelle, le président devrait donner quelques jours aux dirigeants des partis pour trouver un compromis.
Si aucun accord n'est trouvé, Mattarella sera contraint de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées, ce qui reste l'option la moins probable, car l'Italie lutte toujours contre une résurgence de l'épidémie de coronavirus et poursuit sa campagne de vaccination massive.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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