Italie : crise politique sur fond de résurgence de la COVID-19
- Une importante réunion du cabinet consacrée au plan de relance de l'économie italienne pourrait sonner le glas du gouvernement du Premier ministre Giuseppe Conte

Roma
AA / Rome
L'Italie risque d'être confrontée, mardi, à une crise gouvernementale majeure, alors qu'une réunion clé du Cabinet pourrait révéler une scission irrévocable au sein de la fragile coalition au pouvoir.
La crise frapperait le pays au moment même où il s'efforce de contenir une nouvelle vague de COVID-19, qui a déjà fait près de 80 000 victimes et déclenché une récession dramatique.
Le cabinet tient une réunion ce mardi en fin de journée pour approuver le plan de relance économique de l'Italie, qui prévoit des dépenses de plus de 200 milliards d'euros (plus de 243 milliards de dollars) sous forme de prêts et de subventions destinés à aider les pays durement touchés par la pandémie.
L'ancien premier ministre Matteo Renzi, chef du parti centriste Italia Viva, a sévèrement critiqué les plans du gouvernement relatifs à la manière d'investir les fonds de l'UE, menaçant de retirer ses deux ministres du gouvernement.
Cette décision pourrait être prise dès mardi soir et déclencherait officiellement une crise politique, car le Premier ministre Giuseppe Conte ne dispose pas d'une majorité parlementaire suffisante sans le soutien d'Italia Viva.
À ce moment-là, Conte offrirait probablement sa démission au président Sergio Mattarella et obtiendrait alors un mandat pour voir s'il peut gagner suffisamment de voix au Parlement pour former un nouveau gouvernement.
Le premier ministre peut également essayer d'aller directement au Parlement et de faire face à un vote de confiance, une option risquée qui exclurait un nouveau mandat pour lui en cas d'échec.
Si Conte ne parvient pas à obtenir une autre majorité, Mattarella mènera des négociations avec les autres parties pour trouver une solution politique.
Compte tenu de la crise sanitaire et économique actuelle, le président ne donnera probablement que quelques jours aux dirigeants des partis pour trouver un compromis.
Si aucun accord n'est trouvé, Mattarella sera obligé de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées.
Cette issue est toutefois très improbable, car les deux principaux partenaires du gouvernement actuel - le Mouvement des cinq étoiles et le Parti démocratique - savent que des élections anticipées pourraient conduire à une victoire de l'opposition de centre-droit dirigée par le parti de la Ligue de Matteo Salvini.
Renzi sait également que son parti - qui se situe en dessous de 3% dans les derniers sondages - serait probablement en danger de survie en cas de nouvelles élections.
Un large gouvernement d'unité nationale dirigé par un technocrate respecté, tel que l'ancien directeur de la Banque centrale européenne Mario Draghi, serait également une alternative possible, mais peu probable.
L'Italie a fait état de 616 nouveaux décès liés au coronavirus mardi, contre 448 la veille.
Les données du ministère de la santé ont montré que les nouvelles infections sont passées de 12 532 cas recensés lundi, à 14 242 cas recensés mardi, alors que la deuxième vague continue de frapper durement le pays.
Une crise politique dans le contexte de l'urgence sanitaire pourrait également nuire à la campagne de vaccination à grande échelle de l'Italie, qui a commencé à la fin de l'année écoulée et qui a permis de vacciner plus de 730 000 personnes dans tout le pays.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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