AA / Jérusalem/ Saïd Amouri

Les médias israéliens ont déclaré, jeudi, que le cabinet israélien devrait se réunir plus tard dans la journée pour discuter de l'avenir de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, au lendemain de la mise en œuvre de l'opération militaire voulue par Tel Aviv, malgré les craintes et les mises en garde de la communauté internationale.

Le Yedioth Ahronoth a rapporté, sur son site Internet, que le cabinet devrait se réunir aujourd'hui pour "discuter (des détails) du lendemain de l'invasion de la ville de Rafah, et non de l'opération elle-même, le gouvernement ayant déjà approuvé les différentes phases de l'opération de l'armée israélienne dans la ville".

Le journal rappelle toutefois que "jusqu'à présent, le niveau politique (le gouvernement) n'a pas donné son feu vert à l'armée pour commencer à évacuer les habitants de la ville de Rafah, en préparation de l'opération militaire".

Selon le quotidien, de hauts responsables politiques israéliens, dont il ne cite pas le nom, auraient déclaré : "L'opération à Rafah approche, et l'armée israélienne est prête et attend le feu vert du niveau politique (pour commencer l'invasion)".

Israël insiste pour envahir Rafah, affirmant qu'il s'agit du "dernier bastion du mouvement Hamas", malgré les mises en garde internationales de plus en plus nombreuses contre des répercussions catastrophiques, compte tenu de la présence de quelque 1,4 million de personnes déplacées dans cette ville.

Israël mène une guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre, faisant des dizaines de milliers de morts et de blessés, dont une majorité de femmes et d'enfants et provoquant une famine et des destructions massives, selon les autorités palestiniennes et les données de l'ONU.

Dans ce contexte, Yedioth Ahronoth a expliqué que les évaluations au niveau politique en Israël sont que les opérations à Rafah "accroîtront la pression sur le Hamas et favoriseront les chances de parvenir à un accord".

Selon le même journal, l'armée israélienne fait déjà pression sur le niveau politique pour que l'opération militaire soit mise en œuvre "immédiatement".

Le Yedioth Ahronoth avait révélé, la veille, que le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevy, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, s'étaient rendus au Caire, mercredi, et avaient rencontré le chef des services de renseignements égyptiens, Abbas Kamel, afin d'apaiser les craintes des Égyptiens, qui redoutaient qu'une éventuelle action militaire à Rafah n'entraîne un afflux de Gazaouis sur les terres égyptiennes.

Bien qu'il n'y ait eu aucun commentaire officiel de l'Égypte sur les allégations du journal israélien, le président Abdel Fattah El-Sissi a réaffirmé, jeudi, que son pays travaillait "régulièrement et intensivement" pour parvenir à un cessez-le-feu, acheminer l'aide humanitaire vers la Bande de Gaza et faire avancer les efforts visant à établir un État palestinien indépendant et souverain, afin que les Palestiniens puissent faire valoir leurs droits légitimes.

Mardi, la société israélienne de radiodiffusion (KAN) a déclaré que l'armée israélienne se préparait à envahir Rafah "très bientôt", dans le cadre d'une opération qui "comprend l'évacuation d'un grand nombre de résidents" et avec l'approbation des Américains.

Israël poursuit sa guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat et malgré le fait que Tel Aviv soit poursuivi devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide".

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj