AA / Jérusalem - Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Betul Yilmaz

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'est retrouvé, mardi, sous le feu des critiques du chef de l'opposition, Yair Lapid, après avoir révélé publiquement les détails d'une ancienne attaque de bipeurs au Liban.

En septembre 2024, Israël a orchestré une série d'explosions impliquant des appareils de communication sans fil, notamment des bipeurs et des talkies-walkies utilisés par le groupe Hezbollah, tuant au moins 51 personnes et en blessant près de 3 000 autres.

« Les propos de Netanyahu sur l'opération ‘Bipeurs sinistres’ constituent une exposition inutile et irresponsable des méthodes opérationnelles du Mossad », a déclaré Lapid sur son compte officiel X, accusant le Premier ministre israélien de « mettre en péril les renseignements des futures opérations, afin de faire la une des journaux ».

Dimanche, Netanyahu a déclaré qu'Israël avait accéléré de plusieurs semaines les explosions massives de bipeurs après avoir découvert que certains appareils étaient scannés en Iran.

« Au cours de la troisième semaine de septembre, nous avons appris que le Hezbollah avait envoyé trois bipeurs en Iran pour qu'ils soient scannés », a déclaré Netanyahu lors de la conférence de l'association Jewish News Syndicate (JNS) à Jérusalem.

« Nous avons lancé la campagne au Liban trois semaines plus tôt que prévu », a-t-il ajouté.

Selon la télévision israélienne Channel 12, les agences de sécurité israéliennes ont été « étonnées » par les propos de Netanyahu, confirmant que l'information était classée top secret et n'était connue que d'un nombre restreint de personnes.

« Bien que le premier ministre ait l'autorité nécessaire, la divulgation d'informations sensibles doit se faire en consultation avec les services de renseignement », a déclaré la chaîne, citant une source de sécurité sous couvert d'anonymat.

Un fragile cessez-le-feu est en place au Liban depuis novembre, mettant fin à des mois de violences transfrontalières entre Israël et le Hezbollah, qui ont dégénéré en véritable guerre en septembre.

Les autorités libanaises ont signalé plus de 2 766 violations israéliennes de la trêve, qui ont fait au moins 195 morts et 486 blessés.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, Israël était censé se retirer totalement du sud du Liban avant le 26 janvier, mais cette date butoir a été repoussée au 18 février après le refus du gouvernement Netanyahu de s'y conformer. Tel-Aviv maintient toujours une présence militaire dans cinq avant-postes frontaliers.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj