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Israël : Netanyahu exhorte les ‘’dirigeants du monde libre’’ à s'opposer aux mandats d'arrêt de la CPI

- Selon le Premier ministre israélien, les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Gaza constitueront 'un scandale de portée historique'

Ahmed Asmar  | 30.04.2024 - Mıse À Jour : 30.04.2024
Israël : Netanyahu exhorte les ‘’dirigeants du monde libre’’ à s'opposer aux mandats d'arrêt de la CPI

Gazze

AA / Jérusalem / Ahmed Asmar

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a appelé, mardi, ceux qu'il a qualifiés de ‘’leaders du monde libre’’ à s'opposer à d'éventuels mandats d'arrêt délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de responsables israéliens pour des crimes de guerre commis dans la Bande de Gaza.

Dans une vidéo publiée sur son compte de la plateforme X, Netanyahu a sévèrement critiqué les éventuels mandats d'arrêt de la Cour basée à La Haye pour des crimes de guerre commis contre des Palestiniens, les qualifiant de ‘’scandale de portée historique’’.

Il a affirmé que la CPI visait à refuser à Israël le droit de se défendre, déclarant que cette démarche ‘’serait un crime de haine antisémite sans précédent’’.

Netanyahu s'est toutefois déclaré résolu à poursuivre sa guerre contre Gaza et à aller de l'avant avec ses projets d'invasion de Rafah, ville du sud de la Bande de Gaza où plus de 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge.

‘’Aucune décision, prise à La Haye ou ailleurs, n'ébranlera notre détermination à atteindre tous les objectifs de la guerre’’, a déclaré le premier ministre, qui subit des pressions croissantes dans son pays pour donner la priorité à la libération des Israéliens détenus par le Hamas plutôt qu'à l'attaque de Rafah.

Les médias ont fait état de la possibilité que la CPI délivre des mandats d'arrêt à l'encontre de hauts responsables israéliens, dont Netanyahu, le ministre de la défense Yoav Gallant et le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi.

La Cour n'a pas encore fait de commentaire sur ces mandats d'arrêt potentiels.

Israël n'est pas membre de la CPI et ne reconnaît pas sa compétence. La Palestine, quant à elle, a été admise en 2015 en tant que membre de la Cour basée à La Haye.

En début de semaine, le ministère israélien des affaires étrangères a demandé à ses ambassades dans le monde entier de se préparer à d'éventuelles répercussions si la CPI délivrait des mandats d'arrêt contre des responsables israéliens pour crimes de guerre et violations des droits de l'homme à Gaza.

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre dernier, par le mouvement palestinien Hamas, attaque qui, selon Tel-Aviv, aurait fait près de 1 200 morts.

Depuis lors, près de 34 500 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 77 600 autres ont été blessés dans un contexte de destruction massive et de graves pénuries de produits de première nécessité.

Plus de six mois après le déclenchement de la guerre israélienne, de vastes pans de Gaza sont en ruines, poussant 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant les denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, d'après les données de l'ONU.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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