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Israël: La Knesset débat d'un projet de loi pour l'exécution de prisonniers palestiniens par injection létale

- La proposition, discutée au sein de la Commission de la sécurité nationale, si elle devait aboutir, interdirait tout appel et imposerait une exécution sous 90 jours

Mohammad Sıo  | 19.11.2025 - Mıse À Jour : 19.11.2025
Israël: La Knesset débat d'un projet de loi pour l'exécution de prisonniers palestiniens par injection létale

Quds

AA / Jérusalem et Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Mohammad Sio

Un débat tendu, qui s'est tenu mercredi au sein de la Commission de la sécurité nationale de la Knesset, le parlement israélien, a révélé des détails d'un projet de loi autorisant l'exécution de prisonniers palestiniens, notamment le recours à l'injection létale et l'interdiction totale des appels, selon des séquences diffusées par la chaîne de la Knesset.

La commission s'est réunie pour préparer le projet de loi en vue de sa deuxième et troisième lectures, avant son adoption, a précisé la chaîne.

Des extraits de la discussion animée, publiés par la chaîne sur le réseau social américain X, montrent les dispositions rédigées par le promoteur du projet de loi, le Parti Force juif, parti d'extrême droite dirigé par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

Selon ces dispositions, le projet de loi s'appliquerait à quiconque tue un Juif « parce qu'il est juif », y compris la planification ou l'exécution d'un tel acte, et instaurerait la peine de mort comme unique sanction.

Le texte du projet de la loi précise que la sentence serait prononcée « à la majorité simple, sans possibilité d'appel, de commutation par négociation ou de grâce ».

Il est également indiqué que l’exécution serait effectuée par l’administration pénitentiaire israélienne au moyen d’une injection létale. Le projet de loi exige que la sentence soit exécutée dans les 90 jours suivant le jugement, selon les séquences diffusées du débat qui s’est tenu au sein de la commission.

Une vive altercation a éclaté lors de la séance entre Ben-Gvir et le député d'opposition Gilad Kariv, du parti Yesh Atid.

« Un État ne peut être gouverné par la vengeance. Pas d'appel, pas de débat supplémentaire et aucune exigence d'approbation collective », a déclaré Kariv, qualifiant le projet de loi de « raciste car il ne s'applique que lorsqu'une victime juive est tuée ».

Kariv a qualifié la proposition de « rédigée par un groupe extrémiste et sectaire » et a affirmé qu'elle s'inscrivait dans la lignée de partis dont le dirigeant « affiche une photo de Baruch Goldstein dans son salon », en référence à l'auteur du massacre d'Hébron de 1994 qui a coûté la vie à 29 fidèles palestiniens.

Les médias israéliens avaient précédemment rapporté que Ben-Gvir exposait une photo de Goldstein dans sa maison, située dans une colonie d'Hébron (Al-Khalil).

« J'espère que vos enfants ne grandiront pas avec vos valeurs. Vous êtes un père qui élève ses enfants dans l'héritage d'un meurtrier et d'un terroriste », a lancé le député Kariv à Ben-Gvir.

Le journal « Israël Hayom » a indiqué que Kariv avait été expulsé de la séance de la commission à la suite de cette altercation.

Le journal a également rapporté que l'Association médicale israélienne avait informé la commission qu'aucun médecin ne coopérerait à l'application de la peine de mort.

Ben-Gvir a insisté : « Les médecins disent le contraire et soutiennent la peine. »

« Je comprends que vous vouliez que nous les tuions par pendaison ou par fusillade », a-t-il ajouté.

La Knesset a adopté le projet de loi en première lecture le 11 novembre, par 39 voix contre 16 sur 120 députés.

Selon des organisations de prisonniers palestiniens, Ben Gvir a milité à plusieurs reprises pour une législation autorisant l'exécution des prisonniers palestiniens et a durci les conditions de détention, notamment en restreignant les visites, en réduisant les rations alimentaires et en limitant l'accès aux douches.

Cette initiative parlementaire intervient alors que les Palestiniens subissent les conséquences de la guerre génocidaire israélienne à Gaza, qui a fait plus de 69 000 morts et plus de 170 000 blessés depuis octobre 2023.

* Traduit de l'anglais par Mariem Njeh

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