Israël devrait présenter une nouvelle carte de retrait de Gaza lors des pourparlers de Doha
– Les médiateurs peinent à trouver un équilibre entre le rejet par le Hamas de larges zones tampons et l'opposition des ultra-conservateurs israéliens à tout compromis, selon des médias.

Ankara
AA / Jérusalem / Faruk Hanedar / Merve Berker
Israël devrait présenter une nouvelle carte de retrait lors des négociations de cessez-le-feu au Qatar, après que les pourparlers ont été suspendus en raison de l’insistance de Tel-Aviv à maintenir le contrôle sur une vaste zone le long de la bande de Gaza, ont rapporté samedi plusieurs médias.
Selon la chaîne israélienne "Channel 12", les médiateurs attendent la soumission de cette nouvelle carte par Israël.
Le Hamas avait accepté la création d’une zone tampon d’une largeur comprise entre 0,7 et 1 kilomètre, mais la dernière proposition israélienne visait à maintenir des zones d’occupation allant jusqu’à 3 kilomètres de large, ce qui a entraîné un blocage des discussions.
Bien que les lignes rouges du Hamas et d’Israël restent opposées, la carte à venir est censée tenter de réduire ces divergences.
Le quotidien Haaretz, citant une source diplomatique arabe, a affirmé que les médiateurs n’avaient pas abandonné malgré les désaccords. Cette source a précisé que ces pays tentaient de trouver un équilibre entre le Hamas qui a rejeté la précédente carte israélienne et l’aile radicale du gouvernement israélien, opposée à un compromis plus réaliste.
Les États-Unis se sont également dit insatisfaits de la proposition israélienne et ont exprimé leurs préoccupations aux médiateurs qataris et égyptiens.
Par ailleurs, le radiodiffuseur public israélien KAN rapporte que des sources proches du Premier ministre Benyamin Netanyahu s’attendent à ce que le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, démissionne si un accord de cessez-le-feu est signé.
Netanyahu envisagerait de rencontrer le ministre des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich afin d’apaiser les oppositions au sein de son cabinet.
D’après "The Times of Israel", les propositions rejetées montrent qu’Israël souhaite conserver le contrôle d’environ un tiers du territoire de Gaza, incluant notamment la ville de Rafah, où Israël envisagerait d’implanter une « ville d’aide humanitaire » servant potentiellement de centre de rétention pour les Palestiniens devant être expulsés vers des pays tiers.
-- Pourparlers de cessez-le-feu à Gaza
Le président américain Donald Trump avait précédemment annoncé qu’Israël avait accepté les conditions nécessaires à un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza, une proposition transmise au Hamas par le Qatar et l’Égypte.
Le Hamas a réagi positivement et affirmé sa volonté d’entamer les négociations pour mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu et procéder à un échange d’otages.
Bien qu’Israël ait qualifié les amendements du Hamas à la proposition qatarie d’inacceptables, sa délégation s’est tout de même rendue à Doha pour poursuivre les discussions.
Les négociations à Doha portent sur un cessez-le-feu temporaire de 60 jours, la libération de 10 otages israéliens vivants et de 18 corps, ainsi que des discussions sur un arrêt permanent des hostilités.
Alors que de nombreux points auraient été résolus, le principal blocage demeure l’insistance d’Israël à maintenir une présence militaire autour du périmètre de Gaza.
Même en cas de cessez-le-feu, Israël prévoit de rester déployé à Rafah et d’y établir un « camp de collecte » destiné à la déportation de Palestiniens vers d’autres pays.
Le 11 juillet, des colons israéliens ayant accaparé des terres palestiniennes ont passé à tabac un Palestinien et en ont tué un autre dans la ville de Sinjil, au nord de Ramallah.
Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, au moins 998 Palestiniens ont été tués et plus de 7 000 blessés en Cisjordanie occupée par l’armée israélienne et des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.
Israël a tué près de 58 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.
En juillet dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) a déclaré illégale l’occupation israélienne de longue date des territoires palestiniens et a exigé l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
La Cour pénale internationale a émis en novembre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une plainte pour génocide devant la CIJ pour sa guerre contre l’enclave palestinienne.
* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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