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Israël cohabitera avec l'administration Biden en dépit des différends

- Israël entretient de bonnes relations avec le ministre des Affaires étrangères et le conseiller chargé de la Sécurité nationale désignés, selon des médias locaux.

Malek Jomni  | 25.11.2020 - Mıse À Jour : 25.11.2020
Israël cohabitera avec l'administration Biden en dépit des différends

Quds

AA/ Jérusalem

Israël n'a officiellement pas commenté les nominations du président élu des Etats-Unis, Joe Biden, relatives aux Affaires étrangères et à la Sécurité mais les médias israéliens ont estimé que Tel Aviv pourrait cohabiter avec.

Les médias israéliens évoquent, en effet, les orientations des personnes nommées par Biden, notamment en ce qui concerne Tony Blinken à la tête du portefeuille des Affaires étrangères et Jake Sullivan à la tête de la Sécurité nationale.

Selon le journal israélien 'Jérusalem Post', Israël connaît ceux qui vont, à présent, aider Biden sur des questions importantes, et il est certain que ses pires cauchemars ne se sont pas concrétisés, faisant ainsi référence à la nomination de Tony Blinken comme ministre des Affaires étrangères et de Jake Sullivan comme conseiller à la sécurité nationale.

"C'est une équipe de centristes qui, bien qu'ils veuillent peut-être réintégrer le marché du nucléaire iranien et qu'ils s'opposent à la politique de colonisation israélienne, perçoivent Israël comme étant l'un des "gentils" de la région, d'après la même source.

Et de noter que Blinken avait exposé, à plusieurs reprises, les références pro-israéliennes de Biden aux publics juifs durant la campagne électorale, et que le président élu n'affichera pas les différends entre les États-Unis et Israël publiquement - contrairement à l'administration Obama - et ne liera jamais l'aide militaire apportée à Israël à aucune politique israélienne.

"Israël préférait Blinken à Susan Rice, cette dernière ayant entretenu des relations tendues avec l'administration Netanyahu.

Sullivan est également connu des Israéliens. Ils ont beaucoup travaillé avec lui auparavant et le considèrent comme amicalement proche, bien qu'il ait joué un rôle déterminant dans la négociation de l'accord nucléaire iranien et le lancement de pourparlers secrets avec l'Iran en 2012.", lit-on dans le journal.

De son côté, le journal 'Israel Today', a cité, mercredi, Efraim Inbar, directeur de l'Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité, qui faisait savoir que Blinken n'était pas une personne étrangère pour le Moyen-Orient et que c'est une bonne nouvelle.

Inbar a encore souligné que Blinken était le fils adoptif des survivants de l'Holocauste et qu'il est, peut-être et par conséquent, sensible aux angoisses d'Israël.

Cependant, l'expert dans les politiques américaine et étrangère, Eytan Gilboa, s'est dit préoccupé quant à cette nomination et a déclaré au journal : "Que Blinken soit un expert en sécurité nationale, ceci pose deux problèmes pour Israël."

Poursuivant : "Le premier est que Blinken avait participé aux négociations du Plan d'action conjoint (l'accord avec l'Iran). Le second est qu'il avait occupé le poste de secrétaire d'État adjoint auprès de l'ancien secrétaire d'État américain, John Kerry, dans une tentative ratée d'union entre les Palestiniens et les Israéliens sur la table des négociations, en 2014".

Et d'ajouter : "L'institution de droite en Israël estime que ces deux questions avaient été mal traitées par l'administration Obama, et elle ne voudrait pas voir l'administration Biden adopter la même approche en termes de politique étrangère."

La question qui, selon lui, devrait se poser est de savoir si les leçons relatives aux efforts ratés de Kerry se poursuivront.

Gilboa a également noté que "Sullivan avait aussi participé à des négociations secrètes avec l'Iran, chose qui devrait soulever des préoccupations".

Et d'indiquer que Blinken appuyait les alliances avec des pays adoptant la même pensée, tels que ceux de l'Europe.

Voulant apporter des précisions à ses dires, Gilboa a ajouté que Biden avait exprimé son intérêt pour le rétablissement de liens étroits avec l'Union européenne et que c'est une mauvaise approche pour Israël".

"Nous connaissons les pays de l'Union européenne. Ils approuvent l'idée de faire des concessions en faveur de l'Iran et ils croient toujours que le conflit israélo-palestinien est la principale source de tous les problèmes au Moyen-Orient.", a-t-il lancé.

Le site israélien "The Times of Israel" voit, quant à lui, que Blinken poursuivrait le processus de normalisation entre Israël et les pays arabes.

"Blinken a déclaré dans une interview accordée, le mois dernier, à notre site qu'il appuyait les accords d'Abraham négociés par l'administration Trump entre Israël, les Émirats arabes unis et le Bahreïn", selon la site.

Dans la même déclaration, Blinken a expliqué que grâce à une éventuelle vague de normalisation des relations avec Israël, ce dernier se sentira plus en sécurité et aura envie de pousser davantage le processus de paix avec les Palestiniens.

Le site a, toutefois, supposé que le conseiller à la Sécurité nationale, Sullivan, pourrait ne pas approuver les positions du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, même si des stratèges démocratiques l'avaient considéré comme étant un allié pour Israël.

Netanyahu a entretenu de bonnes relations amicales avec l'administration Trump, en comparaison avec celles qu'il avait sous l'administration des autres présidents américains.

Traduit de l'arabe par Malèk Jomni.

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