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Israël cherche à s'emparer de 1,8 million de mètres carrés de terres en Cisjordanie occupée

- Plus de 40 avis de démolition et d'arrêt des travaux ont été émis par Israël à Jérusalem en deux jours, selon les autorités locales

Betül Yılmaz  | 21.11.2025 - Mıse À Jour : 21.11.2025
Israël cherche à s'emparer de 1,8 million de mètres carrés de terres en Cisjordanie occupée

Istanbul

AA / Jérusalem et Istanbul / Abdel Raouf Arnaout, Qais Abu Samra et Betul Yilmaz


Israël prévoit de s'emparer de 1,8 million de mètres carrés de terres dans le nord de la Cisjordanie occupée sous prétexte d'aménager un site archéologique, ont rapporté jeudi les médias locaux.

Le quotidien israélien Haaretz indique que l'ordre de confiscation émis par l'Administration civile israélienne concerne le site archéologique de Sebastia lui-même, ainsi que de vastes oliveraies abritant des milliers d'arbres appartenant à des Palestiniens.

Le journal ajoute que l'ordre, publié la semaine dernière, vise également des terres proches de la ville palestinienne de Sebastia, dont les habitants dépendent du tourisme pour leurs revenus.

Cette expropriation impactera principalement les habitants de Sebastia et du village voisin de Burqa, précise le journal.

Les propriétaires terriens palestiniens disposent de 14 jours pour formuler des objections avant la mise en œuvre de la confiscation, indique Haaretz, qualifiant cette mesure de plus importante saisie de terres à des fins archéologiques en Cisjordanie occupée depuis 1967.

Sebastia est située sur la route principale reliant les gouvernorats de Naplouse et de Jénine et couvre une superficie d'environ 4,77 millions de m2.

Selon le ministère palestinien du Tourisme, le site archéologique de Sébastia remonte à l'âge du bronze (3200 av. J.-C.) et recèle des vestiges arabes, cananéens, romains, byzantins, phéniciens et islamiques.

En juillet 2024, le parlement israélien, la Knesset, avec le soutien majoritaire de la coalition et de certains membres de l'opposition, a adopté une loi, appuyée par le gouvernement, étendant les compétences de l'Autorité israélienne des antiquités aux sites archéologiques de toute la Cisjordanie, d'après le centre de recherche palestinien Madar.

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont émis 40 avis de démolition et d'arrêt des travaux ces deux derniers jours dans le quartier de Wadi al-Hummus, au sud-est de Jérusalem-Est, selon le gouvernorat de Jérusalem (jour de jeudi).

« L’occupation israélienne a notifié mercredi 30 avis de démolition concernant des bâtiments situés hors du mur de séparation à Wadi al-Hummus, bien que ces bâtiments se trouvent en zone A et disposent de permis palestiniens officiels. »

Aux termes des accords d’Oslo de 1995 conclus entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, a été divisée en trois zones : A, B et C.

La zone A, qui représente 18 % de la Cisjordanie, demeure sous contrôle administratif et sécuritaire palestinien.

Dans un arrêt historique rendu en juillet dernier, la Cour internationale de Justice a déclaré illégale l’occupation par Israël des territoires palestiniens et a exigé l’évacuation de toutes les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

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*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz

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