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Israël : 5 blessés dans une attaque à la voiture bélier lors d’une manifestation à Tel Aviv

- Attaque perpétrée par un partisan de Netanyahu, contre des manifestants qui réclamaient des élections anticipées et un accord d'échange de prisonniers avec le mouvement Hamas

Said Amori  | 07.04.2024 - Mıse À Jour : 07.04.2024
Israël : 5 blessés dans une attaque à la voiture bélier lors d’une manifestation à Tel Aviv

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AA / Jérusalem/ Said Amori

Cinq manifestants israéliens ont été blessés, samedi soir, après avoir été renversés par la voiture d'un partisan du gouvernement de Benyamin Netanyahu, lors de manifestations dans le centre de Tel Aviv réclamant des élections anticipées et la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers avec le mouvement Hamas.

Le Yedioth Ahronoth a déclaré que 5 blessés parmi les manifestants avaient été admis à l’hôpital à la suite d'une attaque à la voiture bélier près de la place Kaplan, dans le centre de Tel-Aviv.

Le journal indique que l'un des manifestants a subi des blessures modérées, tandis que les autres ont été légèrement blessés.

Il a expliqué que l'auteur de l'attaque était un "partisan de Netanyahu", sans révéler son identité.

La police aurait arrêté l'auteur de l'attaque.

Des activistes israéliens ont diffusé sur les médias sociaux les scènes de l'attaque à la voiture bélier, qui montrent un affrontement entre l'auteur de l'attaque et les manifestants.

Commentant l'incident, le chef de l'opposition Yair Lapid a déclaré dans un message sur la plateforme X : "L'incident de ce soir à Kaplan est le résultat direct de l'incitation venant du gouvernement (Netanyahu) et de sa fabrique de poison".

Lapid a ajouté : "La police doit traiter les animaux prédateurs avec toute la sévérité de la loi".

Et de poursuivre : "Nous ne nous laisserons pas décourager et nous ne cesserons pas de protester jusqu'à ce que les prisonniers soient ramenés de Gaza et que ce gouvernement tombe".

Samedi, Tel-Aviv a été le théâtre de manifestations massives auxquelles ont participé des dizaines de milliers d'Israéliens, réclamant des élections anticipées et la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.

Des milliers de personnes ont également participé à des manifestations dans d'autres villes, notamment à Jérusalem-Ouest, à Haïfa (nord) et à Rehovot (centre).

Le journal avait indiqué auparavant que la police israélienne avait réprimé un certain nombre de manifestants sur la place Kaplan, dans le centre de Tel Aviv.

Selon le quotidien, un policier a également subi des contusions après avoir été battu par un manifestant lors des manifestations de Tel-Aviv, au cours desquelles les manifestants ont déclenché des incendies dans toute la ville.

La police a arrêté trois manifestants dans la ville de Césarée (nord), accusés d'avoir "incité à l'émeute" lors de leur participation à une manifestation près de la maison de Netanyahu.

Durant toute la semaine, des milliers d'Israéliens ont manifesté devant le siège de la Knesset à Jérusalem-Ouest, exigeant le renversement du gouvernement de Netanyahu et la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers.

Tel Aviv a également connu des manifestations similaires au cours de la semaine écoulée.

Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis poursuivent leurs efforts dans le but de parvenir à un accord d'échange de prisonniers et à une deuxième trêve entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et Israël, après la première trêve d’une semaine conclue en décembre 2023 et qui s'est traduite par un échange de prisonniers et l'entrée d'une aide limitée dans la Bande de Gaza.

Tel-Aviv détient au moins 9 100 prisonniers palestiniens dans ses geôles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza est estimé à 134. Le Hamas a toutefois annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués lors des bombardements israéliens contre l’enclave assiégée.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 33 137 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 815 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, faisant planer le spectre de la famine sur la population de l'enclave, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour ''crime de génocide''. Dans une ordonnance rendue le 26 janvier 2024, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue le 28 mars 2024, la CIJ a exhorté Israël à prendre "sans délai" des mesures pour assurer "l'acheminement sans entrave" de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que "les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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