AA / Jersalem - Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Betul Yilmaz

Seuls 5% des 24.000 juifs ultra-orthodoxes, également connus sous le nom de Haredim, ont répondu aux ordres de conscription en 2024, a déclaré un responsable de l'armée israélienne, mercredi.

« L'armée a émis 24 000 ordres de conscription sur les 80 000 prévus », a déclaré Shai Tayeb, chef de la branche de planification du personnel de l'armée israélienne, lors d'une réunion de la sous-commission de la Knesset.

« Sur les 24 000 ordres de conscription seules 1 212 personnes ont répondu », a-t-il ajouté.

Le responsable israélien a déclaré que l'armée avait intensifié la traque des réfractaires, notamment à l'aéroport Ben Gourion, où 411 personnes ont été arrêtées et 43 autres interdites de quitter le pays.

Il a précisé que les sanctions à l'encontre des réfractaires seront durcies et appliquées de manière stricte, car « les sanctions actuelles à l'encontre des individus sont insuffisantes ».

La communauté Haredi, qui représente environ 13 % des 10 millions d'habitants d'Israël, a continué à protester contre la conscription à la suite d'un arrêt de la Cour suprême du 25 juin 2024, statuant sur leur enrôlement obligatoire et sur l'arrêt du financement des yeshivas (écoles religieuses) dont les élèves refusent de servir dans les rangs de l'armée.

Les Haredim affirment que l'étude de la Torah est leur premier devoir et que l'intégration dans la société laïque menace leur identité religieuse.

Pendant des décennies, les hommes Haredi ont échappé à la conscription à l'âge de 18 ans grâce à des reports répétés liés à l'inscription dans une yeshiva jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge d'exemption de 26 ans.

L'opposition israélienne accuse le Premier ministre Benyamin Netanyahu de faire pression en faveur d'une nouvelle loi visant à rétablir les exemptions pour les Haredi afin de satisfaire les partenaires de la coalition, le parti Shas et le parti Judaïsme unifié de la Torah, au risque de voir le gouvernement s'effondrer.

Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne poursuit, depuis octobre 2023, sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, tuant près de 53 700 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj