Israël : Opposé à l'accord avec le Hamas, Smotrich appelle à ouvrir les « portes de l'enfer » sur Gaza
- Le ministre israélien d'extrême droite en charge des finances qualifie de « catastrophe » l'éventuel accord d'échange de prisonniers avec le mouvement de résistance palestinien

Palestinian Territory
AA / Jérusalem / Abdelraouf Arnaout
Bezalel Smotrich, ministre israélien d'extrême droite en charge des finances, a annoncé lundi son opposition à un éventuel accord d'échange de prisonniers avec le mouvement de résistance palestinien Hamas, appelant à ouvrir « les portes de l'enfer » sur l'enclave.
L'accord qui se dessine est une « catastrophe pour la sécurité nationale d'Israël », a déclaré Smotrich, le chef du parti du sionisme religieux, sur le réseau social X.
Le ministre extrémiste n'a toutefois pas menacé de quitter le gouvernement si l'accord était approuvé.
« C'est le moment de continuer de toutes nos forces, d'occuper et de nettoyer toute la Bande, d'enfin arracher au Hamas le contrôle de l'aide humanitaire, et d'ouvrir les portes de l'enfer sur Gaza jusqu'à ce que le Hamas se rende complètement et que tous les prisonniers nous soient rendus », a-t-il déclaré.
Dimanche, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a rencontré Smotrich pour tenter de le persuader de soutenir l'accord, selon le radiodiffuseur public KAN.
Smotrich a exprimé à plusieurs reprises son opposition à tout accord avec les Palestiniens et a déjà menacé de se retirer du gouvernement si un accord était signé.
Vendredi, les médias israéliens ont rapporté que le Qatar avait envoyé un « message positif » à Israël concernant la volonté du Hamas de faire avancer les négociations relatives à un accord sur les prisonniers.
Citant des sources sous couvert d’anonymat, le journal israélien Yedioth Ahronoth a indiqué samedi que « 90 % des détails de l'accord potentiel sur l'échange de prisonniers ont fait l'objet d'un accord ».
Les négociations sur l'échange de prisonniers et le cessez-le-feu, menées sous la médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, ont été interrompues à plusieurs reprises en raison des nouvelles conditions imposées par Netanyahu.
L'opposition israélienne et les familles des prisonniers accusent Netanyahu d'entraver les efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, l'armée israélienne poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, faisant quelque 46 565 victimes, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.
En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide, en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj