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Israël : La police arrête 16 personnes lors des manifestations qui secouent Tel-Aviv

- Des milliers d'Israéliens à travers le pays réclament un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas et la tenue d'élections anticipées

Said Amori  | 31.03.2024 - Mıse À Jour : 31.03.2024
Israël : La police arrête 16 personnes lors des manifestations qui secouent Tel-Aviv

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AA / Jérusalem/ Saïd Amori

La police israélienne a arrêté 16 personnes à Tel-Aviv, samedi, lors des manifestations qui secouent la capitale israélienne, rapportent les médias locaux.

Le Yedioth Ahronoth a indiqué que la police israélienne a arrêté 10 personnes pour "incitation à l'émeute", lors des manifestations organisées à Tel Aviv pour réclamer la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.

La Radio de l'armée israélienne évoque, quant à elle, l'arrestation de 16 personnes lors de cette même manifestation.

La police israélienne a également réprimé la principale manifestation qui a lieu sur la place Kaplan, dans le centre de Tel Aviv, ayant même recours à des "shockers électriques" (Tasers) contre les manifestants, selon la Société de radiodiffusion israélienne - KAN, alors que des milliers d'Israéliens défilent dans tout le pays pour réclamer la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers.

Selon Yedioth Ahronoth, la police israélienne a empêché les familles des prisonniers de prendre la parole devant les manifestants.

La ville de Tel Aviv a connu d'autres manifestations similaires, selon le journal.

Celui-ci indique que la police a tenté d'empêcher la poursuite du rassemblement à Tel Aviv, sous prétexte que la manifestation était "illégale".

Les manifestants ont fermé un certain nombre de rues principales autour de la place Kaplan à Tel Aviv, et ont allumé des feux sur la place et dans la rue adjacente au ministère de la défense dans le centre de la ville, selon le journal.

Outre Tel Aviv, de nombreuses villes d'Israël ont été le théâtre de mobilisations auxquelles ont participé des milliers de manifestants, notamment les villes de Herzliya et Haïfa (nord), Rehovot et Petah Tikva (centre), et Beersheba (sud).

Les manifestations devraient s'intensifier dans tout le pays au cours des prochaines heures, selon les médias locaux.

La délégation de négociation israélienne devrait se rendre demain, dimanche, au Caire, la capitale égyptienne, pour faire le point sur l'accord d'échange de prisonniers, avant de se rendre à Doha.

Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis tentent de parvenir à un accord d'échange de prisonniers et à un cessez-le-feu à Gaza. La première trêve, qui a eu lieu fin novembre de l'année dernière, ne durant qu'une semaine, s'est traduite par l'entrée d'une aide limitée dans la Bande de Gaza, ainsi que par des échanges de prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens, principalement des femmes et des enfants détenus dans les prisons israéliennes.

Tel-Aviv détient actuellement au moins 9 100 prisonniers palestiniens dans ses geôles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza est estimé à 134. Le Hamas a toutefois annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués par les frappes aériennes israéliennes qui déciment l’enclave palestinienne depuis plus de six mois.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 32 705 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 190 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour ''crime de génocide''. Dans une ordonnance rendue en janvier, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue jeudi, la CIJ a exhorté Israël à prendre "sans délai" des mesures pour assurer "l'acheminement sans entrave" de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que "les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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