AA/Jérusalem/Said Amor/Mohammad Sio

Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a affirmé vendredi que l’armée avait entamé les préparatifs pour mettre en œuvre le plan du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à occuper entièrement la bande de Gaza, et ce malgré son avertissement antérieur selon lequel il s’agirait d’un « piège stratégique » susceptible d’épuiser l’armée et de mettre en danger les otages, ont rapporté des médias israéliens.

S’adressant à des soldats présents à Gaza, Zamir a déclaré que l’armée se préparait « à exécuter le nouveau plan au plus haut niveau sur tous les fronts », en référence au plan approuvé plus tôt vendredi par le cabinet de sécurité israélien, selon le quotidien Maariv.

Il a souligné que l’armée prenait en compte ce plan et mènerait la mission « de la meilleure manière, comme toujours », ajoutant que la direction militaire avait la responsabilité de garantir une pleine préparation et de maintenir la pression sur le Hamas pour atteindre les objectifs de guerre.

Mercredi, la chaîne 13 a rapporté qu’une réunion « dure et directe » s’était tenue mardi, au cours de laquelle Zamir avait qualifié le plan de Netanyahu de « piège stratégique » qui épuiserait l’armée pendant des années et mettrait en péril la vie des otages estimés à 50, dont 20 présumés vivants, selon les évaluations israéliennes.

Le plan débute par l’occupation de la ville de Gaza, en déplaçant environ un million de ses habitants palestiniens vers le sud, en encerclant la ville et en menant des opérations dans les zones résidentielles, avant une deuxième phase ciblant les camps de réfugiés du centre de Gaza, dont de larges parties ont déjà été détruites par Israël.

Selon l’ONU, 87 % de la bande de Gaza est soit sous contrôle militaire israélien, soit soumise à des ordres d’évacuation. L’Organisation a averti qu’une extension supplémentaire entraînerait des « conséquences catastrophiques » pour la population civile de l’enclave.

Israël fait face à une indignation croissante en raison de sa guerre destructrice contre Gaza, qui a fait plus de 61 300 morts depuis octobre 2023. La campagne militaire a ravagé l’enclave, désormais au bord de la famine.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave palestinienne.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir