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Israël : des médecins militaires sanctionnés pour avoir réclamé la fin de la guerre à Gaza

- L’armée israélienne sanctionne du personnel médical ayant réclamé la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages

Mohammad Sıo  | 16.04.2025 - Mıse À Jour : 16.04.2025
Israël : des médecins militaires sanctionnés pour avoir réclamé la fin de la guerre à Gaza

Quds

AA/Jérusalem/Zein Khalil/ Mohammad Sio

L'armée israélienne a entamé mercredi des mesures punitives contre des médecins militaires réservistes ayant signé une pétition appelant au retour des otages retenus à Gaza et à la fin de la guerre dans l’enclave palestinienne.

Dans un communiqué, les signataires affirment que le Corps médical a commencé à prendre des mesures visant à dissuader et isoler ceux ayant soutenu la lettre.

Des hauts responsables contactent individuellement les médecins réservistes pour les pousser à retirer leur signature, sous peine d’être radiés.

Au moins une médecin, affectée à une unité médicale de l’armée de l’air, a déjà été renvoyée après avoir signé la pétition, selon le texte.

La pétition, signée jeudi dernier par des dizaines de médecins réservistes, exhorte le gouvernement de Benjamin Netanyahu et l’armée israélienne à assurer le retour des otages de Gaza, même au prix d’un cessez-le-feu.

Les signataires affirment que le chef d’état-major Eyal Zamir a ordonné aux commandants de rappeler aux médecins réservistes qu’« il n’y a pas de place pour la politique dans l’armée ».

Un responsable militaire cité anonymement par le journal israélien Haaretz a déclaré que l’objectif est de faire passer un message clair : l’armée « se tient au-dessus des divisions politiques » et les réservistes ne peuvent utiliser leur statut militaire pour plaider en faveur de la fin d’un conflit dans lequel ils sont impliqués.

L’armée israélienne a mobilisé environ 360 000 réservistes pour mener sa guerre génocidaire en cours contre Gaza.

Tel-Aviv estime que 59 otages israéliens restent détenus à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Parallèlement, Israël détient plus de 9 500 Palestiniens dans ses prisons, où, selon des ONG palestiniennes et israéliennes, les détenus subissent torture, famine et négligence médicale.

La pétition des médecins militaires a été suivie par des appels similaires de vétérans, réservistes actifs, civils et anciens policiers réclamant la fin de la guerre, qu’ils estiment ne pas servir la sécurité d’Israël mais plutôt les intérêts politiques de Netanyahu et de son gouvernement.

D’après la plateforme indépendante Restart Israel, plus de 110 000 Israéliens ont signé 37 pétitions, dont huit soutenues par environ 10 000 réservistes et anciens combattants, à la date de mercredi.

Netanyahu a menacé de renvoyer les soldats ayant signé ces pétitions.

Ces appels interviennent après l’échec de la première phase d’un accord de cessez-le feu et d’échange de prisonniers, entré en vigueur le 19 janvier sous médiation du Qatar et de l’Égypte avec le soutien des États-Unis.

Le Hamas avait respecté les termes de l’accord, mais Netanyahu, sous pression de sa coalition d’extrême droite, a refusé de passer à la deuxième phase, reprenant les opérations militaires le 18 mars.

Depuis octobre 2023, plus de 51 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par l’offensive israélienne, en grande majorité des femmes et des enfants.

La Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt en novembre dernier contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir

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