Monde

Israël : Ben Gvir sollicite le soutien de Smotrich pour empêcher la signature d'un accord sur Gaza

- Le ministre israélien de la Sécurité nationale a reconnu son incapacité, seul, à influencer le cours des choses en se retirant du gouvernement en cas de signature d'un accord d'échange de prisonniers et d'un cessez-le-feu à Gaza

Abdel Ra'ouf D. A. R. Arnaout  | 14.01.2025 - Mıse À Jour : 14.01.2025
Israël : Ben Gvir sollicite le soutien de Smotrich pour empêcher la signature d'un accord sur Gaza

Quds

AA / Jérusalem / Abdel Raouf Arnaout

Mardi, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a demandé au ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de menacer avec lui le Premier ministre Benyamin Netanyahu de se retirer du gouvernement en cas de signature d'un accord d'échange de prisonniers et d'un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza.

Actant son incapacité à faire pression à lui seul, Ben Gvir, chef du parti d'extrême droite ‘Force juive’, a associé ce retrait à l'acceptation du chef du parti d'extrême droite ‘Sionisme religieux’, Bezalel Smotrich.

Le cabinet de sécurité doit se réunir mardi « pour ratifier un (éventuel) accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza et un échange de prisonniers avec le Hamas », a rapporté, lundi, le radiodiffuseur public israélien, KAN.

Lundi, Smotrich avait annoncé son opposition à l'accord escompté, mais n'avait pas menacé de se retirer du gouvernement.

Ben-Gvir et Smotrich disposent ensemble de 14 sièges à la Knesset, ce qui est suffisant pour faire tomber le gouvernement en cas d'accord, tandis que Ben-Gvir ne dispose que de 6 sièges, ce qui n'est pas suffisant pour faire chuter le gouvernement.

Celui-ci est assuré du soutien de 68 des 120 députés de la Knesset, sachant que 61 sièges sont suffisants pour assurer le maintien du gouvernement, selon le système en vigueur en Israël.

Ben-Gvir a ainsi déclaré dans un message sur la plateforme « X » : « Au cours de l'année écoulée, grâce à notre pouvoir politique, nous avons été à même d'empêcher la conclusion de cet accord, à maintes reprises ».

« Mais depuis, d'autres partis ont rejoint le gouvernement, soutenant désormais l'accord, et nous ne sommes plus le facteur d'équilibre », a-t-il ajouté, faisant référence à l'entrée au gouvernement du parti dirigé par le ministre des affaires étrangères, Gideon Sa'ar.

« Cela signifie que le premier ministre ne s'abstiendra pas de signer l'accord, à moins que la force qui s'y oppose ne soit suffisamment puissante et ne lui permette pas de le faire », a-t-il poursuivi.

Ben-Gvir a reconnu que « l'influence de ‘Force juive’ dans la formation actuelle du gouvernement n'est pas suffisante pour être un moyen de pression permettant d'empêcher l'accord, et notre retrait à lui seul n'empêchera pas sa mise en œuvre ».

Il a ajouté : « C'est pourquoi je demande à mon ami, le ministre des finances Bezalel Smotrich, de se joindre à moi pour coopérer pleinement contre le terrible accord qui se prépare, et d'informer ensemble le premier ministre de façon claire et décisive que si l'accord est conclu, nous nous retirerons ensemble du gouvernement ».

Smotrich n'a pas encore répondu à cet appel.

Et Ben-Gvir de poursuivre : « J'appelle le premier ministre à recouvrer la raison et à prendre des mesures qui conduiront à la défaite du Hamas et à la libération des prisonniers sans négliger la sécurité d'Israël : arrêt complet du transfert d'aide humanitaire, de carburant, d'électricité et d'eau vers Gaza, tout en continuant à vaincre militairement le Hamas jusqu'à sa défaite totale. »

Lundi, des sources palestiniennes (qui ont souhaité garder l'anonymat) ont déclaré à Anadolu que l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers dans la Bande de Gaza était « presque prêt et qu'il pourrait être signé avant vendredi ».

Au cours des dernières semaines, les médiateurs ont intensifié leurs efforts pour organiser des réunions indirectes entre le Hamas et Israël, ce qui a conduit à des « progrès significatifs dans les négociations », les détails de l'accord étant achevés à près de 90 %, selon les médias israéliens.

Avec le soutien des États-Unis, Israël commet un génocide à Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 156 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 11 000 disparus, sur fond de destruction massive et de famine, dans l'une des pires catastrophes humanitaires au monde.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.