AA/Ankara/Ikram Kouachi

Une « suspension tactique et localisée des opérations militaires » annoncée par Israël est entrée en vigueur dimanche matin dans certaines zones de la bande de Gaza, a déclaré l’armée israélienne.

La suspension a commencé à 10h (07h GMT) dans trois zones clés : Al-Mawasi, Deir al-Balah et la ville de Gaza, couvrant des parties du centre, du sud et du nord de l’enclave, selon le porte-parole de l’armée israélienne cité par le quotidien Yediot Aharonot.

Al-Mawasi, bande côtière sablonneuse allant de l’ouest de Deir al-Balah à l’ouest de Khan Younes et jusqu’à l’ouest de Rafah, est devenue une zone de refuge pour de nombreux Palestiniens déplacés.

Cette annonce est intervenue quelques heures après que la chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Israël Katz et le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, avaient convenu d’une pause humanitaire limitée. Aucun calendrier n’a été précisé pour la fin de cette suspension.

Depuis le 27 mai, Israël a lancé une initiative parallèle de distribution d’aide via la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), contournant l’ONU et les agences humanitaires internationales une démarche largement rejetée par la communauté humanitaire mondiale. La GHF est soutenue par les États-Unis.

Parallèlement, les forces israéliennes continuent de tirer sur les Palestiniens qui se rassemblent près des centres de distribution, faisant des centaines de morts.

La crise de la faim à Gaza s’est transformée en une catastrophe humanitaire. Des images déchirantes montrent des habitants émaciés, réduits à peau et os, s’effondrant d’épuisement, de déshydratation et de famine prolongée.

Ignorant les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit depuis le 7 octobre 2023 une offensive meurtrière sur Gaza, ayant tué plus de 59 700 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Les bombardements ont ravagé l’enclave et entraîné de graves pénuries alimentaires.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir