AA/Jérusalem/ Zein Khalil/Ikram Kouachi

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a déclaré dimanche que l’armée se contentera de «sécuriser» le transfert de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, sans participer à sa distribution, alors que l’enclave palestinienne subit un blocus étouffant.

« L’armée ne distribuera pas l’aide mais assurera sa sécurisation jusqu’à Gaza », a affirmé Sa’ar lors d’une conférence de presse conjointe avec son nouvel homologue allemand, Johann Wadephul, à Jérusalem-Ouest.

Ces propos interviennent deux jours après que l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a annoncé le lancement d’une initiative humanitaire américaine pour Gaza, lors d’un événement à l’ambassade américaine à Jérusalem.

Huckabee a confirmé que le président Donald Trump avait ordonné à son équipe de « tout faire » pour acheminer de l’aide aux civils palestiniens.

Gideon Sa’ar a exprimé son soutien total au plan de Trump visant à faciliter les livraisons d’aide à Gaza.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté israélienne plus large d’évacuer les civils du nord de la bande de Gaza, suscitant de vives inquiétudes sur un possible déplacement forcé de la population.

Depuis le 2 mars, Israël maintient fermés les points de passage vers Gaza, bloquant l’entrée de nourriture, de médicaments et d’aide humanitaire, aggravant ainsi une crise déjà dramatique, selon des rapports gouvernementaux, d’organisations de défense des droits humains et d’instances internationales.

Près de 2,4 millions d’habitants de Gaza dépendent entièrement de l’aide humanitaire, d’après les données de la Banque mondiale.

Le bureau des médias du gouvernement à Gaza rapporte qu’au moins 57 Palestiniens sont morts de faim depuis octobre 2023.

Selon l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, des centaines de milliers de Palestiniens ne mangent qu’un seul repas tous les deux ou trois jours en raison du blocus écrasant imposé par Israël.

Depuis octobre 2023, plus de 52 800 Palestiniens ont été tués à Gaza dans l’offensive israélienne, dont une majorité de femmes et d’enfants.

La Cour pénale internationale (CPI) a émis en novembre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison de sa guerre contre l’enclave palestinienne.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir