Islamophobie/France : Lena Situations dénonce une “islamophobie décomplexée”
- Pourtant non musulmane, elle se dit victime d’islamophobie et dénonce « une attaque sur toutes les femmes », suite aux commentaires sur sa tenue lors du Festival du Cannes
Istanbul
AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore
L’influenceuse Lena Mahfouf, connue sous le nom Lena Situations, a dénoncé lundi sur France Inter un “racisme tellement décomplexé” et une "islamophobie tellement décomplexée qu'on va être islamophobe avec une femme qui n'est même pas musulmane", après des critiques suscitées par sa tenue lors du dernier Festival de Cannes.
Elle affirme avoir fait l’objet de vives critiques pour sa tenue lors du Festival de Cannes, plus précisément une robe ample signée et un foulard noué dans ses cheveux.
Sur le plateau de CNews, Christine Kelly avait alors établi un parallèle entre cette actualité et la tenue de l'influenceuse : "En 2024 elle était en décolleté, et en 2025 elle était un peu à la mode des frères musulmans", a-t-elle lancé, photos à l'appui. Avant d'ajouter, en référence à une autre robe plus fendue publiée ensuite par Lena : "Elle joue un peu, de temps en temps, le petit côté sexy, de l'autre, le côté djellaba. »
La veille déjà, la secrétaire générale du groupe Renaissance, Deborah Abisror-De Liem, avait alimenté la controverse sur X en publiant côte à côte deux clichés de Lena — l’un datant de 2024, l’autre de 2025 — afin d’illustrer ce qu’elle présentait comme un « entrisme » lié aux « codes vestimentaires ». Face aux vives réactions, elle a supprimé sa publication et exprimé ses excuses, admettant « une erreur » et un exemple « maladroit ».
L’influenceuse de 27 ans, qui comptabilise notamment cinq millions d’abonnés sur Instagram, dénonce, au-delà de son cas, une islamophobie banalisée, dont sont de plus en plus victimes les femmes non musulmanes.
Cette sortie intervient alors que les actes d’islamophobie se multiplient en France.
Selon une étude de la DILCRA (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), 60 % des femmes qui portent souvent le voile ont déjà été discriminées au moins une fois, contre 44 % pour celles qui ne le portent jamais. Par ailleurs, 37 % des femmes voilées ont déclaré avoir subi des injures ou insultes à caractère diffamatoire.
Le Collectif contre l’islamophobie en Europe a recensé 828 signalements d’actes islamophobes en 2023, contre 527 en 2022, soit une hausse de 57 %. Parmi ces signalements, plus de 80 % visaient des femmes. Ces données soulignent à quel point les femmes musulmanes, en particulier celles qui sont identifiées comme croyantes, demeurent les premières cibles des actes islamophobes en France.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
