AA / Londres / Burak Bir

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a salué, lundi, l'initiative portée par l'équipage du Madleen, le navire humanitaire faisant route vers les côtes de la Bande de Gaza qui a été arraisonné par des vaisseaux de guerre de la marine israélienne, tout en déclarant que "la mort de personnes de faim à Gaza est une honte pour le monde et la communauté internationale".

"Le Madleen a tenté d'apporter de la nourriture et des médicaments à la population affamée de Gaza ; un effort civil non armé au milieu de la dévastation et des conditions humanitaires catastrophiques", a indiqué Simon Harris dans un communiqué.

Cette déclaration intervient en réaction à l'arraisonnement, par les forces israéliennes pendant la nuit, du navire de la flottille de la liberté qui transportait de l'aide, notamment de la nourriture et du lait maternisé, alors qu'il se trouvait à quelques encablures des côtes de Gaza. Il a ensuite été détourné de force jusqu'au port d'Ashdod, en Israël.

Simon Harris a salué l'initiative de la flottille de la liberté, soulignant qu'il s'agissait également d'un "symbole puissant" de la nécessité urgente et essentielle de mettre fin au blocus de l'aide humanitaire.

"Ce que la flottille a révélé, c'est le besoin urgent d'une aide humanitaire à Gaza", a-t-il ajouté.

Il a ajouté qu'il s'agissait d'une nouvelle tentative des autorités israéliennes d'empêcher l'entrée de l'aide.

Simon Harris a noté qu'il ne devrait pas incomber à un petit groupe de civils d'acheminer l'aide à Gaza, rappelant que l'Irlande a toujours exhorté Israël à lever son blocus et de permettre un accès sans entrave et à grande échelle à l'aide humanitaire.

"C'est une honte pour le monde et la communauté internationale que des gens meurent de faim à Gaza", a-t-il déploré, réaffirmant que les Nations unies et les organisations humanitaires doivent être autorisées à travailler de manière indépendante et à exercer leur mission

"La question que nous devrions poser aujourd'hui n'est pas de débattre des mérites de la flottille, mais de comprendre comment le monde ferme les yeux sur des enfants affamés à Gaza", a-t-il écrit.

Le navire, transportant de l’aide — notamment de la nourriture et du lait pour nourrissons —, a été arraisonné par les forces israéliennes durant la nuit, avant d’atteindre les côtes de Gaza, puis détourné de force vers le port israélien d’Ashdod.

Ce navire d’aide, affrété par la coalition de la flottille de la liberté (Freedom Flotilla Coalition), avait quitté le port de San Giovanni Li Cuti, en Sicile (Italie), le 1er juin dernier.

Parmi les 12 membres de l’équipage à bord du navire Madleen figurent l’activiste suédoise Greta Thunberg et Rima Hassan, Eurodéputée franco-palestinienne.

L'équipage inclue d’autres militants, notamment Yasemin Acar (Allemagne), Baptiste André, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi et Reva Viard (France), Thiago Avila (Brésil), Suayb Ordu (Türkiye), Sergio Toribio (Espagne), Marco van Rennes (Pays-Bas), ainsi qu’Omar Faiad, journaliste pour Al Jazeera Mubasher, également originaire de France.

Alors qu’Israël maintient la fermeture de tous les points de passage vers Gaza depuis début mars, les agences humanitaires alertent sur un risque imminent de famine touchant les 2,4 millions d’habitants de l’enclave palestinienne.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël est également visé par une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison des crimes commis contre les civils dans l’enclave.

* Traduit de l’anglais par Alex Sinhan Bogmis