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Iran : Une année 2020 à l’enseigne des assassinats et des sanctions

- Des milliers de personnes sont mortes cette année de la COVID-19 en Iran, qui fait face à des sanctions américaines particulièrement éprouvantes.

Mourad Belhaj  | 29.12.2020 - Mıse À Jour : 30.12.2020
Iran : Une année 2020 à l’enseigne des assassinats et des sanctions

Ankara

AA / Ankara

Les événements survenus en 2020 ont aggravé la crise que vit actuellement l'Iran, déjà en proie à des difficultés résultant des sanctions américaines.

En 2020, des milliers d'Iraniens ont perdu la vie en raison de la pandémie de coronavirus et de troubles à caractère social. Les crises politiques ont eu pour effet d'accroître encore plus l'isolement international de Téhéran.

- Assassinat du général iranien Qasem Soleimani

L'événement le plus marquant de l'année pour l'Iran a été l'assassinat, en janvier, du général Qasem Soleimani.

Soleimani a été tué en même temps qu'Abu Mahdi al-Muhandis, le leader de la milice irakienne "Hachd al-Chaabi" ou Forces de mobilisation populaire, lors d'une attaque de drones américains devant l'aéroport international de Bagdad le 3 janvier dernier.

Soleimani, que le guide suprême iranien Ali Khamenei décrivait comme le "martyr vivant", était le personnage clé qui a déterminé la politique régionale de Téhéran.

Le 5 janvier, l'Iran a annoncé qu'il ne respecterait plus aucun des engagements pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire conclu avec les puissances mondiales en 2015.

Le 7 janvier, au moins 56 personnes ont été tuées et 213 autres blessées dans une bousculade lors des funérailles de Soleimani en Iran.

Le 8 janvier, l'Iran a pris pour cible, avec des dizaines de missiles, la base aérienne d'Ain al-Asad qui abrite des troupes américaines et de la coalition. Alors que les autorités iraniennes ont affirmé qu'au moins 80 soldats américains ont été tués, Washington a nié toute perte en vies humaines.

Le même jour, un avion de ligne ukrainien de type Boeing 737 s'est écrasé près de Téhéran, tuant les 167 passagers et neuf membres d'équipage qui étaient à son bord.


- Lutte contre la COVID-19 et les sanctions américaines

L'Iran lutte pour contenir la pandémie depuis le mois de février dernier, lorsque les premiers cas ont été confirmés dans la ville de Qom.

L'Iran a jusqu'à présent enregistré un total de 54 814 décès liés au virus et plus de 1,2 million de cas de contamination. Plus de 5 200 patients sont dans un état critique, tandis que le taux de guérison a dépassé les 960 700 cas.

Dans un pays qui compte 83 millions d'habitants, plus de 7,4 millions de tests de dépistage ont été effectués à ce jour.

Avec l'aggravation de la situation en raison de la pandémie de COVID-19, les responsables iraniens ont davantage insisté auprès de Washington pour la levée des sanctions contre le pays. Les Etats-Unis ayant rejeté leurs demandes, les responsables iraniens ont accusé Washington de "terrorisme économique et sanitaire".

Les responsables iraniens ont déclaré à plusieurs reprises que les sanctions empêchaient le pays d’acheter le vaccin contre la COVID-19 et les équipements médicaux à l'étranger.


- Assassinat du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh

Le 27 novembre, l'Iran a annoncé que le scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, 63 ans, a été assassiné lorsque sa voiture a été prise pour cible dans la banlieue de Téhéran.

Le ministre des affaires étrangères Javad Zarif a déclaré qu'Israël était "probablement impliqué" dans l'assassinat du scientifique. Le Guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei, a également appelé à une action contre les tueurs de Fakhrizadeh.

Le 1er décembre, le Parlement iranien a adopté un plan visant à réduire davantage les engagements de l'Iran dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015 en réponse à l'assassinat de Fakhrizadeh. Le plan exigeait que le gouvernement reprenne l'enrichissement de l'uranium à 20 % et augmente le stock d'uranium faiblement enrichi (UFE).

Malgré une forte opposition, le 2 décembre, la plus haute instance de contrôle iranienne a approuvé le plan d'action du Parlement pour contrer les sanctions américaines en accélérant son programme nucléaire.

Le Conseil des Gardiens, un organe constitutionnel habilité à contrôler les textes de loi, a approuvé le plan qui devrait freiner les récents efforts du gouvernement pour ouvrir un canal de communication avec le nouveau gouvernement américain en vue du retour à l'accord sur le nucléaire de 2015.

L'événement le plus positif pour l'Iran en 2020 a été la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine, qui avait exprimé son intention de relancer l'accord nucléaire avec Téhéran.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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