Interception du navire Madleen : le Hamas dénonce un acte de "terrorisme d’État" israélien
- Des soldats israéliens ont arraisonné le navire d'aide humanitaire Madleen avant son arrivée sur les côtes de Gaza

Ankara
AA / Ankara / Ahmed Asmar
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a dénoncé lundi comme un acte de « terrorisme d’État » l’interception par Israël d’un navire humanitaire à destination de la bande de Gaza assiégée.
Le navire Madleen, battant pavillon britannique, cherchait à briser le blocus imposé par Israël sur Gaza, où près de 55 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023 dans une offensive qualifiée de dévastatrice.
Transportant notamment de la nourriture et du lait infantile, le navire a été intercepté dans la nuit par l’armée israélienne avant d’atteindre les côtes de Gaza, puis remorqué vers le port israélien d’Ashdod.
« L’interception du Madleen en mer et l’empêchement de la livraison d’une aide symbolique à notre peuple victime d’une guerre génocidaire constitue un acte de terrorisme d’État organisé, une violation flagrante du droit international et une attaque contre des volontaires civils mus par des motivations humanitaires », a déclaré le Hamas dans un communiqué.
Le mouvement a ajouté que cette tentative de briser le siège de Gaza prouve que « Gaza n’est pas seule, et que la conscience de l’humanité reste éveillée face à une occupation fasciste ».
Le Hamas a tenu Israël pour responsable de la sécurité des militants présents à bord et a exigé leur libération immédiate.
« Nous appelons également les Nations unies et les organisations internationales à condamner ce crime et à agir en urgence pour lever le blocus contre notre peuple », a-t-il ajouté.
Affrété par la coalition Freedom Flotilla, le navire avait quitté le port de San Giovanni Li Cuti, en Sicile (Italie), le 1er juin à destination de Gaza.
Douze personnes se trouvaient à bord : onze militants et un journaliste.
Parmi eux figuraient la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan, Yasemin Acar (Allemagne), Baptiste Andre, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi et Reva Viard (France), Thiago Avila (Brésil), Suayb Ordu (Türkiye), Sergio Toribio (Espagne), Marco van Rennes (Pays-Bas) et le journaliste d’Al Jazeera Mubasher, Omar Faiad (France).
Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué que les militants seront expulsés vers leurs pays respectifs.
Alors qu’Israël maintient la fermeture totale des points d’accès à Gaza depuis début mars, les agences humanitaires alertent sur un risque imminent de famine pour les 2,4 millions d’habitants de l’enclave.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour ses crimes présumés contre les civils dans l’enclave palestinienne.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba