Immigration clandestine: 14 000 harragas ont rejoint l’Espagne en 2021, les Algériens en tête
- Selon le chef de la délégation de l’UE en Algérie

Algeria
AA/Alger/Aksil Ouali
L’Ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, Thomas Eckert, a fourni des détails sur le phénomène de l’immigration clandestine en provenance d’Algérie et du Maroc. Dans une interview accordée à l’édition électronique du quotidien arabophone algérien, El Khabar, il a annoncé le chiffre de 14 000 personnes qui ont rejoint, à partir de la côte ouest algérienne et du Maroc, l’Espagne durant les neufs premiers mois de l’année en cours.
« Pour les personnes ayant effectué la traversée à travers la côte ouest de la méditerranée, elles sont environ 14 000 individus. Ils ont rejoint l’Espagne durant la période allant de janvier à septembre 2021. Par nationalités, il y a d’abord les Algériens, ensuite les Marocains et, en troisième position, des personnes venant de l’Afrique subsaharienne. Je pense que, pour 2021, ce sont les Algériens qui occupent la première place en matière d’immigration illégale », a affirmé le représentant de l’UE à Alger.
Précisant que ce phénomène inquiète les européens, Thomas Eckert, a indiqué également que « l’UE a reçu, en 2020, 134 000 migrants clandestins, soit une augmentation de 68% par rapport à 2019 ». « Le couloir principal de l’immigration clandestine reste la partie centrale de la méditerranée, notamment la Libye par où sont passé 48 000 personnes au total. Il a y aussi la région des Balkans où ont transité 40 000 personnes. Le troisième passage est la région ouest de la méditerranée, à partir de l’Algérie et du Maroc, avec 14 000 migrants », a-t-il détaillé.
L’ambassadeur de l’UE en Algérie plaide, dans ce sens, pour « une parfaite coordination entre les pays de l’Union pour trouver des solutions à ce problème ». A une question concernant le refus des pays du Maghreb de rapatrier les migrants clandestins, comme l’ont affirmé les autorités françaises, Thomas Eckert, précise que « la coopération entre les pays européens et maghrébins, dont l’Algérie, a fléchi durant la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19 ». « Mais je remercie les autorités algériennes pour le progrès réalisé dans ce domaine et il y a une marge importante de progression à l’avenir », a-t-il indiqué.
Durant les mois de septembre et octobre derniers, rappelons-le, des milliers d’Algériens, dont des familles entières, ont rejoint la côte espagnole sur des embarcations de fortune. « Ce mois est particulièrement favorable aux traversées clandestines, puisqu’on a enregistré, du 1er au 23 septembre, plus de 2 200 Algériens qui ont débarqué sur les côtes espagnoles à bord de 150 embarcations ou plus. Et il ne s’agit là que des clandestins secourus ou interceptés », avait expliqué le service maritime de la Garde civile espagnole.
Le même service a annoncé aussi l’arrivée, durant la semaine du 27 septembre au dimanche 3 octobre, de près de 1900 migrants irréguliers, dont 72% sont des Algériens, soit 1368 personnes, contre 21 % du Maroc et 7% d’autres nationalités ». « Jamais la proportion d’Algériens n’a été si élevée », ont commenté les gardes-civiles espagnols.
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