Il y a 33 ans, l'attentat de Lockerbie ... (Encadré)
- En 1988, un Boeing 747 explose au-dessus du village de Lockerbie en Écosse, après la détonation d'une bombe, tuant les 243 passagers et seize membres d'équipage.

France
AA/Paris/Fatih KARAKAYA
Le 21 décembre 1988, le monde entier découvre avec stupéfaction l’explosion du Boeing 747 effectuant le vol Pan Am 103, entre Londres et New York, au-dessus du village de Lockerbie en Écosse, après la détonation d'une bombe, tuant ainsi les 243 passagers et seize membres d'équipage.
En trois ans d’enquête menée notamment par la police locale et le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis, deux ressortissants libyens sont désignés comme coupables et un mandat d’arrêt sera émis contre les suspects en novembre 1991. Abdelbaset al-Megrahi, officier du renseignement libyen et chef de la sécurité de Libyan Arab Airlines, et Lamin Khalifah Fhimah, ancien directeur de la station de la compagnie à l'aéroport de Malte seront désignés comme les suspects de l’attentat.
Pourtant, ce n’est qu’en 1999 que le chef libyen, Mouammar Kadhafi, remettra les deux hommes à la justice après intervention directe de l'Organisation des Nations unies qui menacera le pays de sanctions conformément aux résolutions adoptées dès janvier 1992 notamment « le gel des avoirs à l'étranger des entreprises libyennes et du gouvernement libyen, excepté ceux qui sont liés au commerce du pétrole et des produits agricoles ».
Finalement, après deux ans de procès, en 2001, Abdelbaset al-Megrahi, qui est officier du renseignement libyen, sera emprisonné à perpétuité après avoir été reconnu coupable de 270 chefs d'accusation de meurtre en relation avec l'attentat.
En revanche, les juges sont unanimes à déclarer le second accusé, Lamin Khalifah Fhimah, non coupable de l'accusation de meurtre, faute de preuves.
Néanmoins, le seul coupable désigné bénéficiera d’une libération anticipée en août 2009 en raison d'un cancer de la prostate. Trois ans plus tard, en mai 2012, il décèdera suite à sa maladie.
Depuis la mort de Megrahi, sa famille a toujours tenté, en vain, de lancer des procédures pour « laver son nom ».
Après plusieurs appels, le 15 janvier 2021, la Haute Cour de justice refusa, une fois de plus, la tenue d'un nouvel appel de la condamnation de Megrahi, statuant qu'il « avait été correctement condamné ». Pourtant, la famille souhaite emmener l'affaire devant la Cour suprême du Royaume-Uni et « continuerait de faire pression pour que le gouvernement britannique publie les documents [tenus] secrets ».
- Pression de la communauté internationale
En 2003, sous la pression de la communauté internationale, le colonel Kadhafi n’aura d’autre choix que d’encaisser la responsabilité de l'attentat tout en continuant à affirmer l’irresponsabilité de l’Etat libyen. Cette reconnaissance implicite, afin d’échapper aux sanctions onusiennes, ouvrira la voie à l’indemnisation des familles des victimes à hauteur de 2,7 milliards de dollars.
En effet, selon Felicity Barringer du New York Times, « une lettre a été présentée au président du Conseil de sécurité des Nations unies » et celle-ci possède « un langage général dépourvu de toute expression de remords ». De même, la lettre indique que la Libye « accepte seulement la responsabilité des actions de ses fonctionnaires » refusant ainsi l’implication de l’Etat.
L’attentat a fait 270 victimes dont 189 citoyens américains et 42 citoyens britanniques. Par ailleurs, au total, 19 autres nationalités étaient représentées.
D’après les révélations de la presse de l’époque, Jaswant Basuta, un passager qui devait prendre le vol a raté l'embarquement de quelques minutes seulement.
De plus, il y avait également 35 étudiants de l'université de Syracuse, dans l'État de New York, aux États-Unis, qui participaient à la « division des programmes internationaux » de l'université.
En 2011, l'ancien ministre libyen de la Justice, Mustafa Abdul Jalil, affirme que l'ordre de l'attentat à la bombe a été donné par Kadhafi en personne, et bien qu'aucune preuve ne soit présentée publiquement en ce sens, les enquêteurs pensent toujours que l'ensemble ne résulte pas du seul Megrahi. De nombreuses zones d'ombre entourent toujours l'affaire.