AA/Beyrouth

Des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le Parlement libanais mercredi, tandis que 21 personnes ont été blessées lors de manifestations dans la capitale libanaise appelant à la levée de l'immunité des hauts fonctionnaires et à rendre justice aux victimes, à l'occasion de commémoration du Ier anniversaire de l'explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier, selon des témoins oculaires et la Croix Rouge libanaise.

Des témoins oculaires ont déclaré à l'Agence Anadolu qu'un groupe de jeunes hommes s'est rassemblé devant la Chambre des représentants et a commencé à caillasser le siège du Parlement. Les manifestants ont également tenté de franchir les barbelés pour accéder au bâtiment, au milieu d'une forte présence sécuritaire.

Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires qui ont encerclé le Parlement, selon des témoins oculaires.

La Croix-Rouge libanaise a indiqué, via son compte Twitter, qu'au moins 6 personnes blessées ont été transportées à l'hôpital et 15 autres ont été soignées sur place.

Plus tôt mercredi, le correspondant de l'Agence Anadolu a rapporté que plusieurs rassemblements ont parcouru les rues de Beyrouth, jusqu'au port près de la statue en bronze de l'Émigré libanais dans le centre de la capitale.

Des milliers de manifestants ont brandi des drapeaux libanais, appelant à dévoiler la vérité et que justice soit faite, ainsi qu'à la levée de l'immunité des hauts responsables. Les protestataires exigent de poursuivre en justice toute personne impliquée dans l'explosion.

Le 4 août dernier, une énorme explosion s'est produite dans le port, tuant 217 personnes et blessant environ 7 000. la déflagration a causé d'énormes dégâts matériels aux bâtiments résidentiels et aux établissements commerciaux.

Selon les enquêtes préliminaires, l'explosion s'est produite dans le bloc 12 du port, qui, selon les autorités, contenait environ 2 750 tonnes de "nitrate d'ammonium" produit hautement explosif, qui avait été confisqué à un navire et stocké depuis 2014.

Des groupes de défense des droits humains à l'intérieur et à l'extérieur du pays affirment que les autorités libanaises ne font qu'entraver le déroulement des enquêtes, compte tenu de leur refus de soumettre les responsables actuels et anciens à une enquête concernant le drame du 4 août.

L'explosion catastrophique a aggravé une situation déjà difficile dans un pays qui souffre depuis près de deux ans, de la pire crise économique de son histoire moderne, avec une détérioration des conditions de vie, l'effondrement de la monnaie locale (la lire) face au dollar, et une pénurie des denrées alimentaires, des médicaments et de carburant.

Depuis plus de 10 jours, le Premier ministre désigné Najib Mikati œuvre à former un nouveau cabinet, en raison des blocages politiques, pour succéder au gouvernement dirigé par Hassan Diab, qui a démissionné 6 jours après l'explosion.

* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni