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Human Rights Watch : l'Afghanistan est menacé de famine

- Le groupe de défense des droits de I'Homme exhorte les Nations Unies et les institutions financières internationales à alléger les sanctions contre I' Afghanistan

Ekip  | 11.11.2021 - Mıse À Jour : 11.11.2021
Human Rights Watch : l'Afghanistan est menacé de famine

İslamabad

AA / Islamabad / S. K. Khan

Human Rights Watch (HRW) a déclaré, jeudi, que l'Afghanistan était menacé de famine et a appelé l'ONU et les institutions financières internationales à revoir de toute urgence les sanctions en vigueur contre l'économie et le secteur bancaire du pays.

Le groupe de défense des droits de I'Homme a cité de nombreux rapports qui mettent en évidence la situation difficile de ce pays ravagé par la guerre.

"L'économie et les services sociaux s'effondrent en Afghanistan, et les Afghans de tout le pays souffrent déjà de grave malnutrition", a déclaré John Sifton, directeur du plaidoyer pour l'Asie à Human Rights Watch.

Il a exhorté les gouvernements, les Nations unies et les institutions financières internationales à revoir de toute urgence les sanctions en vigueur, car la flambée des prix et la pénurie de liquidités ont privé une grande partie de la population de l'accès à la nourriture, à l'eau, aux abris et aux soins de santé.

Selon HRW, la crise financière de l'Afghanistan a particulièrement touché la population féminine, qui doit faire face à des obstacles disproportionnés pour obtenir de la nourriture, des soins de santé et des ressources financières.

La situation économique désastreuse de l'Afghanistan a été exacerbée par la décision des gouvernements et des institutions bancaires internationales de ne pas traiter directement avec la Banque centrale d'Afghanistan en raison des sanctions de l'ONU et des mesures de rétorsion imposées par les États-Unis et d'autres pays.

Cela a augmenté les problèmes de liquidité pour toutes les banques et a provoqué une pénurie de devises, a déclaré le responsable de HRW.

L'organisation cite de nombreux responsables du secteur bancaire et des employés d'organisations humanitaires qui affirment que la plupart des banques afghanes ne peuvent couvrir les retraits effectués par les particuliers et les organisations humanitaires.

"Même lorsque les fonds sont transmis électroniquement dans les banques, le manque d'argent liquide signifie que l'argent n'est pas physiquement disponible et ne peut donc pas être injecté dans l'économie du pays", a-t-il déclaré.

Selon le groupe de défense des droits de I'Homme, la politique américaine de sanctions à l'égard des Taliban ne semble pas être en conformité avec les nouvelles politiques mises en vigueur par le département du Trésor américain le 18 octobre dernier.

Human Rights Watch a recommandé que les gouvernements, les Nations unies, la Banque mondiale et les Taliban travaillent à la conclusion d'un accord permettant à la Banque centrale afghane d'accéder au système bancaire international.

L'organisation ajoute que le département du Trésor américain et les autres autorités financières devraient permettre à la Banque centrale afghane de procéder à des transactions financières limitées avec des banques privées extérieures et de régler les dépôts entrants en dollars provenant de clients légitimes, tels que l'UNICEF, le Programme des Nations unies pour le développement, les banques de transfert de fonds et d'autres acteurs reconnus.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU devraient prendre des mesures immédiates pour s'assurer que les transactions financières légitimes liées aux activités humanitaires et à la fourniture d'autres biens et services essentiels soient exclues du champ d'application des sanctions de l'ONU, a souligné le groupe de défense des droits de I'Homme.

"La générosité des donateurs et les promesses humanitaires ne peuvent pas surmonter la dure réalité : les agences des Nations unies, les groupes humanitaires et la diaspora afghane ne peuvent pas envoyer d'actifs dans un système bancaire qui ne fonctionne pas, et les titulaires de comptes en Afghanistan ne peuvent pas retirer de l'argent qui n'est pas là", a déclaré Sifton.

Et de conclure : "La mort et la souffrance généralisées dues à la faim sont évitables si les gouvernements agissent de toute urgence pour résoudre la crise économique de l'Afghanistan."


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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