Hongrie: Chronologie des relations conflictuelles entre le pays et ses voisins
- Signé en 1920 entre les vainqueurs de la première Guerre mondiale et la Hongrie, le traité de Trianon, qui a contraint environ trois millions de Hongrois à rester dans les pays voisins.

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AA - Budapest
Les récentes tensions politiques entre la Hongrie et ses voisins, la Roumanie et l'Ukraine, ont attiré l'attention sur les relations qu’entretient la Hongrie avec les pays voisins ainsi que la politique hongroise à l’égard des minorités hongroises vivant dans les pays voisins.
Signé en 1920 entre les vainqueurs de la première Guerre mondiale et la Hongrie, le traité de Trianon, qui a contraint environ trois millions d’Hongrois à rester dans les pays voisins, constitue encore aujourd’hui une source de conflits entre la Hongrie et ses pays voisins
Aujourd'hui, environ 1,2 million de Hongrois vivent en Roumanie, 500 000 en Slovaquie, 250 000 en Serbie, 150 000 en Ukraine, 50 000 en Autriche, 15 000 en Croatie, et environ 10 000 en Slovénie.
Récemment, des tensions politiques ont vu le jour entre la Hongrie, la Roumanie et l'Ukraine au sujet de la protection des droits des minorités hongroises.
Il semblerait que les crises qui ont éclaté entre les parties ne se résoudront pas dans un avenir proche.
Considérant l’amendement, courant septembre dernier, de la Loi relative à l’éducation ukrainienne comme violation des droits des individus d’origine hongroise en Ukraine, le gouvernement hongrois a décidé d'opposer son veto au processus d’adhésion de l’Ukraine à l'Union européenne (UE) ainsi qu’à l'OTAN.
Des tensions éclatent souvent entre la Hongrie et son voisin la Roumanie, pays où vit la plus grande minorité hongroise.
L’interdiction par Peter Szijjarto, ministre des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères de Hongrie, de la participation des diplomates hongrois à la fête nationale de Roumanie, l’insinuation par Mihai Tudose, ancien premier ministre hongrois, que la peine de mort sera appliquée à l’ensemble des Hongrois qui brandiront le drapeau local, et la suspension des cours au sein du lycée catholique hongrois à Mures, en Roumanie, ont récemment accru les tensions entre les deux pays.
Les journalistes hongrois Csaba Lukacs et Marianna Pallagi ont évalué le statut de leurs compatriotes établis dans les pays voisins et la politique du gouvernement hongrois lors d’un entretien avec un correspondant de l’Agence Anadolu (AA).
- Des provocations prévues courant décembre
Lukacs a déclaré que le fait pour le gouvernement Orban de s’intéresser aux compatriotes hongrois vivant dans les pays voisins, explique la confiance accordée par ces derniers au parti des citoyens hongrois (Fidesz).
Partageant que la région de Transylvanie, habitée par de nombreux Hongrois, a également intégrée la Roumanie, le journaliste a précisé que des tensions sont attendues à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de la Roumanie.
« Des provocations sont attendues courant décembre à l’occasion de la célébration de l'indépendance. L’union de 1918 constitue l'identité de la Roumanie. Par exemple, dernièrement les Roumains de la région de Sicule ont organisé une manifestation à Bucarest au motif qu’ils vivent dans l’insécurité dans leur propre pays. Ils ont exigé le bannissement des Hongrois. Ce genre d’évènements devrait augmenter courant décembre. On ne peut s'attendre à ce que la Hongrie reste en dehors de ces événements.»
Concernant les relations difficiles entre la Hongrie et l'Ukraine, Lukacs a rappelé que les relations entre les deux pays se sont tendues en raison de la Loi sur l'éducation adoptée l’an dernier par l'Ukraine. Cela a conduit la Hongrie à bloquer l’intégration de l’Ukraine au sein des organisations euro-atlantiques.
- Pas d’amélioration avant les élections
La journaliste Pallagi a, quant à elle, affirmé que le gouvernement hongrois actuel accorde bien plus de soutien matériel et moral à ses compatriotes à l’étranger que n’importe quel gouvernement hongrois précédent.
« Auparavant, la Hongrie était aux côtés de l’Ukraine dans tous les domaines. La Hongrie était l’un des premiers pays à avoir protesté contre l’occupation de l’Ukraine par la Russie. De la même manière, la Hongrie a joué un rôle important au regard de l’exemption de visa dans les pays européens ».
Pallagi a ajouté que le blocage du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN, a causé le mécontentement de l’Ukraine, et qu’une amélioration des relations n’est pas prévue d’ici la période pré-électorale.
« Parce que si l’Ukraine se soumet aux pressions internationales et fait marche arrière elle perdra une grande partie de ses électeurs. Si la Hongrie fait marche arrière et ouvre la voie à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN elle perdra son unique moyen de défense des minorités hongroises ».
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