Haïti : la France salue les sanctions européennes contre trois chefs de gangs
- Paris met en avant son initiative diplomatique et promet un engagement renforcé pour la stabilité d’Haïti

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Quai d’Orsay a salué l’adoption par l’Union européenne de nouvelles sanctions visant trois chefs de gangs haïtiens, Micanor Altès, Jeff Larose et Christ-Roi Chéry.
Ces mesures, prises ce mardi à l’initiative de la France, visent, selon le communiqué publié le lendemain, à « sanctionner les responsables de violations des droits de l’Homme et des activités criminelles en Haïti contribuant à la dégradation continue de la situation sécuritaire » et à envoyer « un signal de fermeté » de la part de l’UE, tout en illustrant l’engagement à « protéger la population haïtienne, première victime de la violence ».
Le Quai d’Orsay a précisé que ces sanctions s’inscrivent dans le cadre du régime européen de mesures restrictives adopté en juillet 2023, auquel s’ajoutaient déjà des sanctions similaires contre trois autres chefs de gangs en décembre 2024. Les trois individus récemment ciblés se voient interdire tout déplacement au sein de l’UE et voient leurs avoirs gelés.
Le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne a par ailleurs confirmé que ces décisions reposent sur des accusations précises : Micanor Altès, chef du gang Wharf Jérémie, est accusé d’avoir orchestré le massacre de plus de 200 personnes en décembre 2024 ; Christ-Roi Chéry, dit « Krisla », chef du gang Ti Bwa, et Jeff Larose, actif dans la zone de Canaan, seraient impliqués dans des enlèvements, des homicides et des violences sexuelles, y compris le recrutement forcé d’enfants.
Le Conseil européen a prolongé jusqu’au 29 juillet 2026 le régime de sanctions adopté en 2023, soulignant son inquiétude face à une situation jugée de plus en plus critique. La haute représentante de l’Union, Kaja Kallas, a déclaré que « la crise dangereuse empire en Haïti », en appelant à accélérer le financement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), déployée sous mandat onusien.
Dans ce contexte, la situation sécuritaire en Haïti demeure alarmante. Selon les Nations unies, entre octobre 2024 et juin 2025, plus d’un millier de personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées ou kidnappées, notamment dans l’Artibonite et le Centre. Le phénomène des gangs s’est également étendu hors de la capitale, atteignant désormais les zones rurales, y compris le Centre-Sud.