AA / Genève / Peter Kenny

La Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a déclaré, lundi, qu'elle ne briguerait pas un second mandat de quatre ans à la tête de l’organisation onusienne, fonction qu'elle occupe depuis 2018.

"Je ne solliciterai pas un second mandat après l'expiration (de celui-ci) le 31 août de cette année", a déclaré Michelle Bachelet aux journalistes à l'extérieur de la salle où se réunit le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.

Bachelet a déclaré que sa décision n’était pas due aux critiques essuyées après son déplacement en Chine, au cours duquel la situation des Ouïghours et d'autres minorités majoritairement musulmanes du Xinjiang avait fait l'objet d'une évaluation.

Cette visite, qui a eu lieu du 23 au 28 mai, était la première du genre en 17 ans pour un responsable des droits de l'Homme des Nations unies.

"Je me suis rendue à New York Il y a deux mois et j'ai rencontré le Secrétaire général des Nations unies, à qui j'ai indiqué que je ne souhaitais pas briguer un second mandat", a expliqué la septuagénaire, deux fois présidente du Chili.

Et d’expliquer : "Je suis toujours attentive lorsque les gens me critiquent. Je suis à l'écoute, et cela fait partie de ma vie... Ayant été deux fois présidente, j'ai eu à subir de nombreuses critiques. Ce n'est donc pas cela qui m'amène à prendre certaines décisions."

Elle a précisé dans un tweet que, pour des "raisons personnelles", elle ne souhaitait pas briguer un second mandat.

"Aujourd'hui, j'ai donné un briefing au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, ouvrant ma dernière session en tant que Haute-Commissaire. Je ne briguerai pas un second mandat pour des raisons personnelles", a-t-elle déclaré, ajoutant : "Il est temps de retourner au Chili et d'être avec ma famille. J'exhorte les États à rechercher un terrain d'entente pour trouver des solutions à nos défis communs en matière de droits de l'Homme."

Dans son intervention devant le Conseil, Bachelet a indiqué que son bureau travaillait à une évaluation actualisée de la situation des droits de l'Homme au Xinjiang, où de nombreuses allégations font état de détentions illégales de Ouïghours dans des lieux que Pékin qualifie de "centres de formation professionnelle". La Chine nie, cependant, toutes les accusations d'abus.

Michelle Bachelet a été élue présidente du Chili de 2006 à 2010, puis de 2014 à 2018. Elle a été la première femme à occuper ce poste.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj