Hasina, ex-PM bangladaise en fuite, condamnée à mort pour la répression meurtrière contre des étudiants
- Verdict rendu par contumace après que Sheikh Hasina se soit enfuie en Inde le 5 août dernier, à la suite de plusieurs semaines de manifestations meurtrières qui ont mis fin à ses 15 ans au pouvoir
Dhaka
AA / Dacca / SM Najmus Sakib
Un tribunal de Dhaka a condamné lundi l’ancienne Première ministre bangladaise en fuite, Sheikh Hasina, à la peine de mort, la déclarant coupable de crimes contre l’humanité commis lors des manifestations de masse contre son gouvernement l’an dernier.
Dans un dispositif de sécurité renforcé, le Tribunal international des crimes de Dhaka a rendu son verdict par contumace, Hasina restant actuellement en Inde.
Le tribunal a précisé qu’Hasina avait agi en tant que « commandant supérieur de toutes les atrocités » et que « les crimes se sont produits avec sa pleine connaissance ».
« Toutes les conditions pour qualifier ces actes de crimes contre l’humanité ont été prouvées », a souligné le tribunal composé de trois juges, dirigé par Justice Md Golam Mortuza Mozumder.
Parmi les autres condamnés à mort figure l’ancien ministre de l’Intérieur Asaduzzaman Khan Kamal, également en dehors du pays. Hasina et ses proches peuvent faire appel devant la Cour suprême en personne dans les 30 jours suivant le verdict.
- Confiscation de biens
Hasina avait fui vers l’Inde le 5 août de l’an dernier, au moment d’un soulèvement de masse ayant fait plus de 1 400 morts.
Le gouvernement intérimaire avait ensuite porté cinq accusations, dont crimes contre l’humanité, contre Hasina et ses proches. Le tribunal a également ordonné la confiscation de tous les biens appartenant à Hasina et à l’ancien ministre Kamal.
L’ancien chef de la police Chowdhury Abdullah Al-Mamun a été condamné à cinq ans de prison après avoir reconnu sa participation en devenant « approbateur » dans l’affaire.
« La justice et le verdict ont été présentés de manière transparente, et toute personne dans le monde pouvait venir vérifier », a déclaré le procureur en chef Mohammad Tajul Islam. Il a ajouté que les victimes du soulèvement recevront une compensation issue des biens d’Hasina et de Kamal.
Concernant l’exécution du verdict alors qu’Hasina se trouve en Inde, Islam a indiqué que le gouvernement pourrait « utiliser le traité d’extradition avec l’Inde ou passer par Interpol pour ramener Hasina au Bangladesh ».
Mir Snigdho, frère jumeau de Mir Mugdho, l’un des coordinateurs du soulèvement de juillet dernier tué pendant les manifestations, était présent au tribunal lors de l’annonce du verdict. Il a déclaré que « les familles des victimes ne seront satisfaites que lorsque Hasina sera ramenée du territoire indien et que le verdict sera exécuté ».
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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