Ankara
AA / Ankara / Basar Bayatli
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré qu’Ankara est prête à « assumer toutes les responsabilités » pour faire avancer la mise en œuvre du plan de cessez-le-feu à Gaza et œuvrer à la résolution de la question palestinienne.
Dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera, diffusée jeudi, Fidan a estimé que « nombre de dispositions prévues dans le plan de cessez-le-feu ne sont pas mises en œuvre » et que « Israël continue malheureusement de tuer des Palestiniens chaque jour ».
Selon lui, l’objectif principal du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou serait « de vider totalement Gaza de ses habitants et de transformer le territoire en zone israélienne ».
Le chef de la diplomatie turque a rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution relative à la deuxième phase du plan de cessez-le-feu : « Certaines dispositions doivent maintenant être appliquées », a-t-il souligné, affirmant que la Türkiye « poursuivra ses efforts sans reculer ».
Réagissant aux objections d’Israël à une participation turque dans une éventuelle force internationale de stabilisation à Gaza, Fidan a indiqué : « Israël n’est pas l’unique décisionnaire dans ce dossier ».
Il a néanmoins admis l’existence d’un risque d’échec : « Ce danger existe toujours, mais nous ne voulons même pas y penser, car l’alternative serait une plus grande extermination et un déplacement forcé ». Il a appelé à « pousser Israël à renoncer à ses exigences extrêmes ».
Le ministre a assuré que la Türkiye, sous la direction du président Recep Tayyip Erdogan, est prête à prendre toutes les responsabilités nécessaires, y compris l’envoi de forces si requis.
Fidan a souligné l'ampleur des efforts consentis par divers acteurs régionaux et internationaux pour parvenir à une désescalade : « Il y a une grande peine, non seulement dans le monde arabe et musulman, mais au sein de l’humanité entière », a-t-il dit, évoquant « 70 000 morts et des dizaines de milliers de blessés ou disparus » à Gaza.
Malgré une amélioration relative par rapport aux phases les plus intenses de la guerre, « les dispositions du plan de cessez-le-feu restent insuffisamment appliquées » et « l’occupation continue de tuer quotidiennement », a-t-il ajouté.
Fidan a également mis en avant la « responsabilité majeure » des États-Unis et du président Donald Trump, tout en rappelant l’implication du Qatar, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte et de la Jordanie. Il a évoqué des « avancées attendues dans les prochains jours ».
Il a par ailleurs jugé « essentiel » le futur Conseil de paix, le transfert de l’administration à une instance technique palestinienne ainsi que la mise en place d’une force de police.
Concernant la force internationale de stabilisation, il a réaffirmé : « Nous sommes prêts à assumer toutes les responsabilités qui s’imposent avec nos frères de la région et nos partenaires internationaux ».
Il a conclu en rappelant que les résolutions du Conseil de sécurité exigent une consultation avec les parties au conflit : « Israël et la partie palestinienne sont les belligérants. Il est nécessaire qu’Israël montre un minimum de conformité, et nous observons s’il y aura un accord en ce sens ».
*Traduit de l'arabe par Wafae El Baghouani
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