Hakan Fidan réaffirme la détermination de la Türkiye à normaliser ses relations avec l'Arménie
- « Lorsque l'Azerbaïdjan et l'Arménie auront signé un accord de paix définitif, nous serons prêts à normaliser nos relations avec l'Arménie », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères
Ankara
AA / Istanbul / Busranur Keskinkilic, Mehmet Sah Yilmaz et Aykut Yilmaz
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a réaffirmé ce mardi la politique de la Türkiye en faveur de la normalisation des relations avec l'Arménie.
« Lorsque l'Azerbaïdjan et l'Arménie signeront un accord de paix définitif, nous serons prêts à normaliser nos relations avec l'Arménie. Nous l'avons déjà déclaré », a-t-il affirmé.
« La principale raison pour laquelle l'Arménie aspire à la paix dans la région est qu'elle perçoit de notre part une déclaration d'intention concernant la normalisation des relations avec la Türkiye », a-t-il ajouté, soulignant que l'ouverture de la frontière et la relance de l'économie sont des enjeux importants pour elle.
Il répondait aux questions et critiques des parlementaires lors des débats sur le budget 2026 de son ministère devant la Commission de la planification et du budget du Parlement turc.
Fidan a précisé que la Türkiye ne souhaite pas un conflit gelé dans le Caucase du Sud.
« Si nous normalisons les relations à ce stade, nous supprimerons la principale raison pour laquelle l'Arménie signerait un accord de paix avec l'Azerbaïdjan. Par conséquent, nous risquons de nous retrouver face à un conflit gelé dans la région. Nous ne le souhaitons pas. »
Il a indiqué que les deux pays avaient initié un accord à Washington, précisant que deux points n'y figuraient pas : la question du corridor de Zangezur et certains aspects de la Constitution arménienne. Il a ajouté qu'une fois ces questions résolues et l'Azerbaïdjan ayant signé l'accord final, la Türkiye ouvrirait également ses frontières avec l'Arménie.
Évoquant l'Union européenne, Fidan a souligné que les restrictions de visa imposées par le bloc étaient dues au fait que la question migratoire au sein même de l'UE modifiait profondément l'équilibre politique interne.
« Ils ont lié la montée de l'extrême droite aux mouvements migratoires, et plus précisément aux mouvements migratoires musulmans, à l'immigration en provenance de certains pays musulmans. Or, parce que les Européens sont modernes, ils ne peuvent pas dire ouvertement : “Je ne veux pas de musulmans”. Ils ne peuvent pas nommer ouvertement certains pays. C'est pourquoi ils peuvent introduire une série de mesures non déclarées et clandestines. Nous essayons de les identifier sur le terrain et d'y répondre directement avec nos homologues européens. Mais bien sûr, une fois que ce processus aura créé une telle interdépendance, la prochaine étape devrait être la libéralisation des visas. »
Soulignant l'importante coopération et la mobilité sociale, étudiante et professionnelle entre les pays européens et la Türkiye, Fidan a déclaré : « Seule la libéralisation des visas permettra cette mobilité. L'Europe en est consciente, mais, en raison de sa politique identitaire, elle a suspendu certains points dans ses relations avec la Türkiye. »
Il a ajouté que l'UE avait fait preuve de détermination à ne pas accepter un pays musulman en son sein, pointant du doigt « les deux forces motrices de l'Europe. La France a fait preuve d'une détermination plus claire, tandis que l'Allemagne est restée silencieuse sur cette question. »
*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz
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