AA/Ankara

Le ministre des Affaires étrangères de la Türkiye, Hakan Fidan, s’est exprimé mardi à l’issue du 17ème Sommet des BRICS (6-7 juillet) à Rio de Janeiro, où il représentait le président Recep Tayyip Erdogan.

Il a dénoncé avec force le génocide à Gaza.

"Depuis que les atrocités à Gaza ont atteint leur paroxysme, même certains soutiens traditionnels d’Israël au sein du système international préfèrent s’en distancer, car être associé à un Israël génocidaire nuit désormais à leur image", a-t-il affirmé, critiquant l’absence de résultats concrets malgré un consensus mondial en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution à deux États.

Il a pointé du doigt les États-Unis comme principal allié d’Israël, qualifiant cette situation d’"anomalie" nécessitant une réforme urgente du système international.

Fidan a également tenu à rendre hommage aux 12 soldats turcs tombés en martyrs, exposés à du gaz méthane lors d’une opération de recherche dans le nord de l’Irak .

Au Sommet, présidé par le Brésil, Fidan a rappelé la stature internationale de la Türkiye, invitée à rejoindre les BRICS, soulignant que "notre expérience et nos positions sont recherchées sur de nombreuses plateformes".

Il a salué la productivité des discussions, qui ont porté sur la réforme du système international, l’intelligence artificielle (IA), le changement climatique et la santé.

Le chef de la diplomatie turque a dénoncé les injustices mondiales, un thème largement débattu lors du sommet.

Sur le changement climatique, Fidan a exprimé une "grave préoccupation" partagée par les membres des BRICS, qui représentent 50 % de la population mondiale et 40 % de son économie, dont la moitié sont aussi membres du G20.

Il a réaffirmé l’engagement de la Türkiye à suivre ces enjeux de près, soulignant l’importance de ses engagements dans ce domaine.

Concernant Gaza, Fidan a indiqué que des négociations avec le Hamas et des médiateurs, notamment le Qatar, progressent avec un optimisme prudent pour un cessez-le-feu et l’acheminement d’aides humanitaires dans les prochains jours. Il a réitéré la position de la Türkiye en faveur d’une résolution diplomatique, malgré les actions d’Israël.

Sur le front Iran-Israël, il a noté que l’armistice reste en vigueur, mais des incertitudes persistent sur la reprise des négociations nucléaires, un sujet discuté avec les États-Unis et l’Iran.

Fidan a également salué les progrès des négociations de paix à Istanbul, qui ont permis un échange record de prisonniers et de dépouilles entre l’Ukraine et la Russie, illustrant la valeur de la diplomatie.

Il a évoqué un possible sommet des leaders – incluant Trump, Putin, Zelensky et Erdogan – pour une trêve en Ukraine, bien que des clarifications soient attendues de la part de l’Ukraine.

"Des plateformes comme le BRICS offrent une opportunité formidable pour des discussions bilatérales", a-t-il conclu.