Hakan Fidan : « Le massacre à Gaza restera une tache noire dans l'histoire, la Türkiye agit pour la paix »
- Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, dénonce les massacres à Gaza et rappelle le rôle actif de Türkiye dans la diplomatie internationale pour la paix et la stabilité
Ankara
AA / Ankara / Can Efesoy, Sercan Irkin , Gokhan Celiker et Zahir Sofuoglu
Le ministre des Affaires étrangères de la Türkiye, Hakan Fidan, a déclaré que l’extermination menée par Israël contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza restera une « tache noire » dans l’histoire de l’humanité, tout en constituant un « réveil de conscience » à l’échelle mondiale.
Ces propos ont été tenus lundi lors de l’ouverture de la 16ᵉ Conférence des ambassadeurs de la Türkiye, organisée dans un hôtel de la capitale Ankara sous le thème « Politique étrangère pour la paix, la stabilité et la prospérité ».
Fidan a souligné que la Türkiye avait été la voix de la conscience mondiale face au génocide perpétré par Israël à Gaza. « La position de principe que nous avons adoptée dès le début concernant la question palestinienne a joué un rôle central dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu », a-t-il ajouté, précisant que les efforts de la Türkiye avaient trouvé un large écho sur la scène internationale.
Le ministre a poursuivi : « Si la solution à deux États est désormais acceptée même dans les capitales occidentales, cela est largement dû à notre diplomatie constante et de principe ». Il a toutefois insisté sur le fait que la réalisation d’une paix durable en Palestine nécessitait du temps, et affirmé qu’Ankara continuerait à œuvrer avec patience et détermination pour concrétiser la vision de la solution à deux États.
Depuis le 10 octobre dernier, la première phase de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël est en vigueur, mais ce dernier le viole quotidiennement, provoquant des centaines de morts. Le conflit déclenché par Israël le 8 octobre 2023 et qui a duré deux ans a fait plus de 70 000 victimes palestiniennes, plus de 171 000 blessés et causé des destructions massives touchant 90 % des infrastructures civiles.
Situation en Syrie
Abordant la situation en Syrie, Fidan a rappelé que le premier anniversaire de la chute du régime d’Assad représentait un autre exemple de la diplomatie de la Türkiye « du bon côté de l’histoire ».
Il a affirmé que la Türkiye avait traversé les épreuves les plus difficiles en Syrie au cours des quinze dernières années, assumant le coût politique et économique sans jamais compromettre la dignité humaine. « Nous avons traversé des périodes où nous étions seuls, et certains pays ont coopéré tactiquement avec des organisations terroristes, mais nous n’avons jamais dévié de notre trajectoire », a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que le 8 décembre 2024 marquait le début d’une nouvelle page d’espoir pour le peuple syrien. « Nous croyons qu’une Syrie stable et exempte d’ingérences étrangères serait un atout majeur pour notre région, et la Türkiye continuera de soutenir fermement le peuple syrien frère », a-t-il assuré.
Le 8 décembre 2024, les forces révolutionnaires syriennes ont réussi à entrer dans la capitale Damas, proclamant la chute du régime de Bachar al-Assad (2000-2024), successeur de son père Hafez al-Assad (1970-2000).
Guerre Russie–Ukraine
Concernant la guerre en Ukraine, Fidan a déclaré : « Depuis le premier jour du conflit, notre principe a été clair : il n’y a pas de vainqueur dans la guerre, ni de perdant dans une paix juste ».
« Dans cet esprit, la Türkiye a déployé des efforts considérables pour mettre fin à la guerre par la voie diplomatique. Istanbul conserve sa position unique comme seule plateforme permettant aux parties de se rencontrer à un niveau technique et de discuter des bases de la paix », a-t-il ajouté.
Fidan a souligné que les réunions tenues à Istanbul entre Russes et Ukrainiens témoignaient de la confiance placée dans la diplomatie de Türkiye, et que Türkiye était prête à prendre toute initiative et à jouer un rôle facilitateur pour rétablir la table de négociation et mettre fin au conflit par des moyens diplomatiques.
Istanbul a accueilli des négociations directes entre l’Ukraine et la Russie en mai, juin et juillet 2025, aboutissant à des accords sur la libération de milliers de prisonniers des deux côtés.
Depuis le 24 février 2022, la Russie mène une offensive militaire contre son voisin ukrainien, conditionnant sa fin au renoncement de Kiev à rejoindre des alliances militaires occidentales, ce que l’Ukraine considère comme une ingérence dans ses affaires.
*Traduit de l'arabe par Wafae El Baghouani
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