Haaretz : Les démolitions d'hôpitaux dans le nord de la Bande de Gaza participent à un « nettoyage ethnique »
- Ces destructions visent à dépeupler la région et à forcer les palestiniens à se déplacer vers le sud pour obtenir des soins médicaux essentiels, affirme le journal israélien dans un récent éditorial

Quds
AA / Jérusalem / Abdel Ra'ouf Arnaout, Halime Afra Aksoy, Cagri Kosak et Mehmet Nuri Ucar
La destruction par Israël d'hôpitaux dans le nord de la Bande de Gaza participe d'une campagne de « nettoyage ethnique » contre les Palestiniens, affirme le journal israélien Haaretz.
Dans un récent éditorial, le quotidien critique les agissements de l'armée israélienne dans le nord de la Bande de Gaza, affirmant qu'ils visent à empêcher les Palestiniens déplacés de rentrer chez eux et à dépeupler de fait la région.
Selon le journal, les destructions, en particulier la démolition des hôpitaux, obligent également les habitants à se déplacer vers le sud pour obtenir des soins médicaux essentiels.
Il souligne qu'une région aussi vaste ne peut être laissée sans hôpitaux, surtout en temps de guerre, rappelant que la quatrième Convention de Genève accorde aux hôpitaux une protection spéciale durant les conflits.
L'article critique également les justifications fournies par l'armée israélienne pour ses attaques, affirmant que la présence d'armes légères ou de munitions dans un hôpital, ou même d'individus armés recevant un traitement, ne saurait justifier de telles attaques.
L'éditorial souligne que la partie nord de la Bande de Gaza a été détruite et que l'armée s'emploie actuellement à achever la démolition, en insistant sur le fait qu'il s'agit d'un acte illégal qui ne devrait en aucun cas concerner les hôpitaux.
Il condamne également la tentative de l'armée israélienne de justifier ses actions en publiant des photos de deux pistolets et d'un couteau prétendument trouvés dans les hôpitaux.
Ces preuves ne corroborent pas les affirmations de l'armée et ne peuvent justifier l'humiliation consistant à forcer des dizaines de patients et de médecins à évacuer l'hôpital vêtus uniquement de leurs sous-vêtements, est-il ajouté.
** L'hôpital Kamal Adwan hors service
Plus grand établissement hospitalier du nord de la Bande de Gaza, l'hôpital Kamal Adwan, qui porte le nom d'un membre du comité central du Fatah assassiné en 1973, avait pris en charge plus de 400 000 patients avant de subir l'assaut de l'armée israélienne.
Vendredi, l'armée israélienne a encerclé l'établissement médical, évacuant de force le personnel soignant et les blessés. Certaines parties de l'hôpital ont été incendiées au cours du raid.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a fait plus de 45 500 victimes à Gaza et réduit l'enclave à l'état de ruines.
Le mois dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide, en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj