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Haaretz : 27 détenus de Gaza sont morts dans des bases militaires israéliennes depuis le 7 octobre

- Les détenus revenus à Gaza ont fait des témoignages de mauvais traitements, notamment de passages à tabac et d’abus, de la part des soldats israéliens et lors des interrogatoires, rapporte Haaretz.

Abdel Ra'ouf D. A. R. Arnaout  | 07.03.2024 - Mıse À Jour : 07.03.2024
Haaretz : 27 détenus de Gaza sont morts dans des bases militaires israéliennes depuis le 7 octobre

Quds

AA / Jérusalem / Abdelraouf Arnaout

Le quotidien israélien Haaretz a révélé, ce jeudi, que 27 détenus palestiniens de Gaza sont morts lors de leurs captivités dans des centres de détention israéliens depuis le début de la guerre contre la bande de Gaza.

Dans son enquête, Haaretz a fait savoir que “27 Gazaouis sont morts alors qu'ils étaient détenus dans des bases militaires israéliennes depuis le déclenchement de la guerre“, le 7 octobre 2023.

"Les captifs sont morts dans les centres de détention de Sidai Timan et d'Anatot ou lors d'interrogatoires en territoire israélien", a ajouté la même source.

Selon Haaretz, “Le bureau du porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que la police militaire avait ouvert une enquête sur ces décès“, et d’ajouter que "L'armée israélienne n'a pas fourni de détails sur les circonstances des décès, mais a déclaré que certains des détenus souffraient de problèmes de santé préexistants ou avaient été blessés pendant la guerre".

Le quotidien israélien a souligné que “Depuis le début de la guerre, l'armée a détenu des prisonniers de Gaza dans des camps de détention temporaires sur la base de Sidai Timan et, en vertu d'un amendement de la loi adopté pendant la guerre, permettant de garder des détenus jusqu'à 75 jours sans voir un juge“.

Haaretz a souligné que certains détenus (dont le nombre n'a pas été précisé) ont été libérés et ramenés à Gaza.

“En outre, les Gazaouis titulaires d’un permis de travail qui se trouvaient en Israël lorsque la guerre a éclaté ont été incarcérés au centre de détention d’Anatot jusqu’à ce que la plupart d’entre eux soient libérés et renvoyés dans la bande de Gaza“, a affirmé la même source.

Haaretz a rapporté les déclarations d’une source israélienne sous couvert de l'anonymat qui a allégué qu’“Au moins une des personnes décédées était diabétique, et avait perdu la vie à cause du manque de traitement médical“.

En décembre dernier, le journal Haaretz a révélé que les détenus de Sidai Timan étaient menottés et avaient les yeux bandés durant toute la journée.

Des photos publiées par le journal ont ensuite révélé à quoi ressemblait le lieu où étaient détenus les Gazaouis.

L’enquête publiée aujourd’hui a rapporté qu’“Une source sur place a déclaré que les soldats avaient tendance à punir les détenus et à les battre, ce qui concorde avec les témoignages des Palestiniens qui ont ensuite été renvoyés à Gaza“. Et d’ajouter que les détenus libérés “ont témoigné de passages à tabac et d’abus infligés par des soldats et lors d'interrogatoires“.

"Les photos des détenus libérés montraient des contusions et des marques sur leurs poignets du fait d'avoir été menottés pendant une longue période", explique le journal.

"Fin février, Izz al-Din al-Banna, un homme de 40 ans originaire de Gaza, qui souffrait d'une grave maladie avant son arrestation, est décédé dans la clinique du service pénitentiaire", ajoute la même source.

Haaretz a rapporté : "Nous avons appris qu'al-Banna avait été amené pour la première fois à la base de Sidai Timan et y avait été initialement détenu de manière régulière. Il n'a été transféré au centre médical de Sidai Timan que deux semaines plus tard, avant d’être transféré à la clinique du service pénitentiaire depuis environ un mois“.

"Un avocat qui s'est récemment rendu à la clinique a déclaré que les prisonniers ont affirmé qu'il souffrait de paralysie et de blessures graves", a ajouté Haaretz.

Selon l’avocat, “l’un des prisonniers a déclaré qu’Al-Banna paraissait pâle et montrait des signes de l'agonie, mais qu’il n’avait pas reçu de soins appropriés“.

Le journal israélien a aussi rapporté que “Les données du Service pénitentiaire envoyées au Centre de défense individuelle HaMoked (ONG) montrent qu'au 1ᵉʳ mars, 793 Gazaouis étaient détenus dans les prisons gérées par le Service pénitentiaire sous le statut de combattants illégaux, en plus d’un nombre inconnu de captifs Gazaouis dans les centres de détention militaires“.

Le bureau du porte-parole de l'armée israélienne a déclaré selon Haaretz que “Depuis le début de la guerre, l'armée israélienne gère plusieurs centres de détention, dans lesquels sont enfermés les détenus arrêtés lors de l'attaque du Hamas (contre des colonies et des bases militaires adjacentes à la bande de Gaza) le 7 octobre 2023 ou lors de l’offensive terrestre à Gaza“.

"Les détenus ont été transférés dans des centres de détention et ont fait l'objet d'une enquête. Toute personne dont il est prouvé qu'elle n'est pas liée à des opérations terroristes est libérée et renvoyée dans la bande de Gaza", a affirmé l'armée israélienne.

Le porte-parole a aussi expliqué que "Depuis le début de la guerre, il y a eu plusieurs décès de détenus dans les établissements pénitentiaires, incluant les détenus arrivés au centre de détention blessés ou souffrant de problèmes de santé complexes. Chaque décès fait l'objet d'une enquête de la police militaire, et les résultats sont transmis au procureur militaire au terme de l’enquête“.

Israël a lancé une offensive meurtrière contre la bande de Gaza à la suite d'une attaque du Hamas contre l'État hébreu, le 7 octobre 2023. Les bombardements israéliens qui ont suivi l’opération du mouvement de résistance palestinien ont tué et blessé plusieurs milliers de Palestiniens, provoquant d’énormes destructions et une pénurie de produits de première nécessité.

Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la Cour a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

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