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Haïti : MSF suspend ses opérations à Port-au-Prince en raison de « violences policières et de menaces »

- « Il nous est impossible de continuer à opérer dans un environnement où notre personnel est exposé au risque d'être attaqué, violé, voire même tué », déclare le représentant de Médecins Sans Frontières en Haïti

Necva Taştan Sevinç  | 20.11.2024 - Mıse À Jour : 21.11.2024
Haïti : MSF suspend ses opérations à Port-au-Prince en raison de « violences policières et de menaces »

Istanbul

AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc

Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, mercredi, la suspension de ses opérations dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en raison de l'escalade des violences policières et des menaces à l'encontre de son personnel.

Dans un communiqué soulignant la gravité de la situation, MSF déclare : « Une série de menaces proférées par les forces de police à l'encontre du personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) nous a contraints à suspendre nos activités jusqu'à nouvel ordre dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ».

Selon l'organisation caritative, les forces de sécurité ont à plusieurs reprises bloqué ses véhicules et menacé les membres du personnel. En conséquence, toutes les opérations dans la capitale ont été interrompues jusqu'à nouvel ordre.

Christophe Garnier, représentant de MSF en Haïti, a souligné la gravité de cette décision, déclarant : « Chaque jour où nous ne pouvons pas reprendre nos activités est une tragédie, car nous sommes l'un des rares prestataires d'une large gamme de services de santé à être restés ouverts au cours de cette année extrêmement difficile. Nous ne pouvons cependant plus continuer à opérer dans un environnement où notre personnel est exposé au risque d'être attaqué, violé, voire même tué. »


** L'escalade de la crise en Haïti

Haïti, qui compte plus de 11 millions d'habitants, est confronté à de graves problèmes, incluant une instabilité politique, des troubles économiques et une aggravation de la crise sécuritaire. Des bandes armées contrôlent désormais environ 80 % de la capitale, intensifiant la violence quotidienne.

Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, la violence des bandes armées a fait 3 900 victimes depuis le début de l'année.

La flambée de violence a également entraîné d'importants changements politiques. L'ancien Premier ministre Ariel Henry a démissionné en avril 2024, ce qui a entraîné la mise en place d'un Conseil de transition.

Le 28 mai, le Conseil de transition a nommé Garry Conille au poste de Premier ministre, avant de le remplacer le 11 novembre par l'homme d'affaires Alix Didier Fils-Aimé.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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