Monde

Guyane française : les autorités alertent sur un « plafond de verre » dans la lutte contre l’orpaillage illégal

-Les autorités guyanaises estiment avoir atteint leurs limites opérationnelles face à l’orpaillage illégal, malgré l’opération Harpie et la saisie de 1,4 tonne d’or, en raison de la hausse du cours du métal et d’une coopération régionale insuffisante

Serap Doğansoy  | 05.12.2025 - Mıse À Jour : 05.12.2025
Guyane française : les autorités alertent sur un « plafond de verre » dans la lutte contre l’orpaillage illégal

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy

La lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane française a atteint un « plafond de verre » dans ses moyens actuels, ont indiqué ce jeudi les autorités locales, en raison de la hausse du cours de l’or et de difficultés persistantes de coopération avec les pays voisins.

Selon le général Loïc Baras, commandant de la gendarmerie en Guyane, 280 gendarmes et militaires sont mobilisés dans l’opération Harpie, qui a permis la saisie de 1,4 tonne d’or en 2024. Malgré ces moyens, « nous avons atteint un plafond de verre en forêt avec nos effectifs actuels », a-t-il déclaré lors d’un bilan consacré à la lutte contre cette activité.

Les autorités estiment à environ 8.000 le nombre d’orpailleurs clandestins présents sur 591 sites d’extraction. Près de six tonnes d’or pourraient être extraites illégalement en 2025, contre une tonne issue de la filière légale, selon la préfecture.

L’orpaillage illégal provoque chaque année la destruction de 150 hectares de forêt et de 100 km de cours d’eau. Depuis 2003, plus de 3.600 km de rivières ont été dégradés, d’après un rapport de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale française publié en novembre.

Les autorités envisagent désormais de renforcer le contrôle des flux logistiques des orpailleurs, après avoir principalement ciblé leurs moyens de production. Une évolution jugée nécessaire face à une « pression plus diffuse », portée par le quadruplement du cours de l’or passé de 35 euros le gramme en 2017 à 115 euros en 2025.

Le préfet de Guyane, Antoine Poussier, relève également une coopération internationale « insuffisante », en particulier avec le Suriname, qui partage 520 km de frontière poreuse avec la Guyane et constitue une base arrière logistique et commerciale pour l’or illégal. Une étude du WWF estime que 80% de l’or extrait illégalement en Guyane est revendu dans ce pays.

L’utilisation de mercure dans l’extraction clandestine entraîne par ailleurs d’importants risques sanitaires pour les populations vivant dans l’intérieur du territoire, notamment le long du fleuve Maroni, a averti WWF, évoquant une situation « catastrophique » sur le plan sanitaire et environnemental.



Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın