AA / Londres / Aysu Bicer

L'ancien leader du Labour (Parti travailliste britannique) Jeremy Corbyn a réclamé, mercredi, une enquête publique indépendante sur l'implication du Royaume-Uni dans la guerre israélienne à Gaza, exhortant le gouvernement à mettre fin aux ventes d'armes à Israël et accusant les ministres d'être complices de ce qu'il a qualifié de « meurtre de masse ».

Prenant la parole aux Communes en vertu d'une motion de 10 minutes, le parlementaire chevronné représentant Islington North a cité l'enquête Chilcot sur la guerre en Irak, affirmant qu'elle avait mis en lumière de « graves défaillances » dans la politique étrangère britannique.

« Le gouvernement n'a pas pu s'opposer à cette enquête à l'époque, et il en sera de même pour Gaza aujourd'hui », a-t-il déclaré.

Corbyn a souligné l'ampleur des destructions à Gaza, où plus de 54 600 personnes ont trouvé la mort, et a insisté sur le fait que deux hauts responsables israéliens sont désormais visés par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

« La Grande-Bretagne a joué un rôle très influent dans les opérations militaires d'Israël », a-t-il déclaré aux députés, faisant référence à la fourniture d'armes et de composants par le Royaume-Uni.

Et d’ajouter : « C'est très simple : Tant que ce gouvernement ne mettra pas fin à la vente d'armes à Israël, il restera complice du massacre des Palestiniens qui se déroule actuellement dans la Bande de Gaza »

L'ancien leader travailliste a appelé à une plus grande transparence sur le rôle joué par les infrastructures militaires britanniques dans le conflit.

Il a accusé le gouvernement « de se dérober, de faire obstruction et de faire preuve de mutisme » et a déclaré qu'une enquête devait déterminer quelles armes sont envoyées, quelles bases de la Royal Air Force sont utilisées dans le cadre des opérations et si les avions de combat israéliens F-35 utilisent des pièces fournies par le Royaume-Uni.

« Le public a le droit de connaître l'ampleur de la complicité du Royaume-Uni dans ces atrocités », a-t-il conclu.

Le projet de loi de Corbyn, qui a été soutenu par plus de 30 députés, y compris certains députés d'arrière-ban du parti travailliste, a été présenté sans vote.

Bien qu’il ait peu de chances de prendre force de loi, sa présentation dans l'hémicycle souligne l'inquiétude croissante de certains députés concernant les relations du Royaume-Uni avec Israël et le rôle de ce dernier dans le conflit en cours.

Un vote forcé sur le projet de loi inciterait probablement les travaillistes à demander à leurs députés de s'abstenir ou de voter contre, ce qui pourrait révéler les divisions au sein du parti sur la question de Gaza.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj