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Guerre en Ukraine/Tunisie : 327 citoyens rapatriés à bord de deux vols en provenance de Pologne et de Roumanie

- Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a déclaré que "les vols de retour des Tunisiens depuis la Roumanie et la Pologne se poursuivent, et les tentatives de sécuriser les vols depuis la Russie se poursuivent".

Hajer Cherni  | 02.03.2022 - Mıse À Jour : 02.03.2022
Guerre en Ukraine/Tunisie : 327 citoyens rapatriés à bord de deux vols en provenance de Pologne et de Roumanie

Tunisia

A A/ Tunis

Deux vols transportant des Tunisiens de Roumanie et de Pologne sont arrivés, à l’aube du mercredi, à l'aéroport international de Carthage dans la capitale, Tunis, après être arrivés pour échapper à la guerre en Ukraine.

Le correspondant de l’Agence Anadolu a rapporté que 327 membres de la communauté tunisienne en Ukraine sont arrivés en Tunisie.

Le premier vol assuré par l’armée nationale tunisienne transportant 97 personnes et un nouveau-né, ayant réussi à rejoindre la Roumaine après avoir fui la guerre en Ukraine, a atterri vers 02h00 (01h00 GMT).

Le deuxième vol, arrivé à 03h30 (02h30 GMT), en provenance de Pologne, avec 230 personnes à bord d'un avion de la compagnie nationale "Tunisair".

Dans une interview accordée à l'Agence Anadolu, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a déclaré que "les vols de retour des Tunisiens depuis la Roumanie et la Pologne vont se poursuivre aux prochains jours".

Le chef de la diplomatie tunisienne a souligné "nous sommes en contact avec les familles des Tunisiens en Ukraine pour coordonner leur retour et les rassurer, en leur apportant le soutien psychologique nécessaire dans une telle situation".

De son côté, Iman Al-Ratazi a déclaré qu'elle "attend son frère (un étudiant en Ukraine), qui arrivera en Tunisie depuis la Pologne, après une période difficile qu'il a vécue depuis que la situation s'est aggravée là-bas".

La jeune femme a déclaré à l'Agence Anadolu que son frère a été contraint de marcher durant 3 jours plus de 50 kilomètres pour atteindre les frontières polonaises.

Quant à Sami Majid, le père de l'un des rapatriés d'Ukraine, a déclaré que "ces derniers jours ont été difficiles pour toute la famille, où nous ne pouvions même pas dormir. Dieu merci, il est bien arrivé".

Le responsable de l'Association de la communauté tunisienne en Ukraine, Tarek Aloui, avait déclaré, le 20 février dernier, que plus de 1 500 tunisiens résident dans le pays, répartis dans 4 villes : Odessa sur la mer Noire, Dniepr, et Kharkiv à la frontière avec la Russie, ainsi qu'un petit nombre dans la capitale, Kiev.

A l'aube du 24 février 2022, la Russie avait lancé une opération militaire en Ukraine. L'intervention russe a provoqué des réactions de colère dans plusieurs pays à travers le monde qui ont appelé à des sanctions plus sévères contre Moscou.

* La crise du Donbass et l’intervention militaire de la Russie

En 2014, suite aux manifestations populaires qui ont secoué l’Ukraine, le Chef de l’État, Viktor Ianoukovitch a fui le pays, laissant ainsi la place à un gouvernement pro-occidental. La crise qui s’en est suivie a vu la Russie envahir la Crimée et annexer illégalement ce territoire ukrainien, puis appuyer les revendications indépendantistes des régions ukrainiennes de Donetsk et Louhansk, majoritairement russophones.

Des affrontements meurtriers déclenchés dans la foulée de la proclamation unilatérale de l’indépendance des deux régions ukrainiennes, avaient alors opposé les forces séparatistes soutenues par la Russie et l’armée de Kiev.

La diplomatie ayant repris l’initiative en 2014 et 2015, les appuis de Kiev en Occident ont négocié avec Moscou un accord de cessez-le-feu, connu comme les Accords de Minsk, qui bien qu’ayant servi à désamorcer la crise, ont été marqués par de nombreuses violations de cette trêve, coutant la vie à quelque 14 mille ukrainiens des deux bords.

Lorsque la Russie a commencé à déployer des dizaines de milliers de soldats le long des régions frontalières avec l’Ukraine vers la fin de l’année 2021, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont affirmé que Moscou se préparait à envahir l’Ukraine, menaçant Vladimir Poutine de lourdes sanctions s’il venait à porter atteinte à la souveraineté de l’Ukraine et à son intégrité territoriale.

Moscou, qui n’a eu de cesse de démentir toute velléité d’invasion de l’ancienne république soviétique, a pourtant décidé de reconnaitre l’indépendance de Donetsk et de Louhansk, puis, le 24 février, de lancer une intervention militaire sur le territoire ukrainien pour, selon les termes de Vladimir Poutine, défendre les populations menacées de "génocide par Kiev" et "libérer l’Ukraine du nazisme et du militarisme", appelant par là même l’armée ukrainienne à déposer les armes.

*Traduit de l’arabe par Hend Abdessamad

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